NE BOUGEZ PAS, TAISEZ-VOUS, JE VOUS INTERROGERAI.

Beaucoup de travail cette semaine : conseils de classes, livrets scolaires de 1ères et terminales à remplir, photocopies des textes présentés au bac, listes, ... Bref, je vous ai un peu délaissés. Je vous ai lu cependant et ai traîné sur le web.

J'ai trouvé un article britannique qui suite à "une étude scientifique" fait le constat de l'échec des élèves à l'école, (ah ?) des garçons par rapport aux filles en primaire, et des filles en maths quand ça devient difficile. Si la diminution du soutien scolaire par les parents est mentionnée, le journaliste semble se focaliser sur une méthode particulièrement néfaste : demander aux élèves de lever la main pour répondre ! Cela serait parait-il traumatisant pour les élèves timides, et les empêcherait de réussir. C'est vrai que nous n'avons jamais pensé à interroger un élève qui ne lève jamais la main. J'adore quand les journalistes et les scientifiques nous trouvent des solutions de ce type. Personnellement j'interroge toujours les élèves "passifs" qui évidemment, de ce fait, ne choisissent pas leur question. Dans l'article en question, on propose aussi de laisser 30 secondes de réflexion pour chaque question. Je ne suis pas du genre à "speeder" les élèves, plutôt du type prof "zen" (on m'a même reproché d'être lente le jour de mon capes pratique...) mais j'imagine ce que donnerait l'interactivité en classe de langue si chacun réfléchissait 30 secondes pour donner une réponse d'une seconde et demie ! Enfin, il n'y a pas que du faux dans cet article, mais des enfoncements de portes ouvertes, avec des idées de simple bon sens, qui, si on les applique en tant que règles obligatoires, deviendront vite sclérosantes. Un élève qui ne participe pas n'est pas toujours (et même rarement) un élève maladivement timide. Participer demande des efforts à TOUS les élèves, même les soi-disant non-timides. Cela apprend aussi la frustration parfois, car pour une question, on ne peut pas toujours avoir 25 réponses. Il faut donc aussi savoir apprendre à attendre son tour. C'est en quoi, les règles de vie dans une classe, comme lever la main pour pouvoir répondre, me semblent utile pour former le caractère, apprendre à vivre avec les autres.  Il me parait donc plus utile de créer une atmosphère sereine et sympa dans sa classe, que d'apporter son chrono pour savoir si on a donné le temps légal à nos élèves pour répondre, ou d'empêcher un élève qui voudrait dire quelque chose de lever la main.

Faudrait penser à adoucir la rentrée.

J'ai passé 24 heures avec une copine très sympa à qui j'ai failli faire faire une entorse de la cheville à cause du sol instable où je l'ai amenée, avoir la migraine de sa vie à cause de tous les nectars qu'on a dégustés, rater le spectacle de sa vie avec les amours de sa vie à cause d'un excès de piété (comprend qui peut...).

De retour dans mon rythme habituel, pendant qu'ADMV regarde Deadwood dans la pièce d'à côté, je vous concocte une note, après mon silence d'hier, expliqué ci-dessus. Je viens de lire un article parlant d'une pianiste endormant volontairement son public. Cela m'a rappelé une méthode pédagogique dont on nous avait parlé en licence dans le cadre du Certificat "Pédagogie" qui existait à Paris IV : la suggestopédie. J'avais visité un lycée (Voltaire, je crois, mais je ne suis plus sûre) qui appliquait cette méthode. La classe était moquettée, les élèves entraient en chaussettes, au son des 4 Saisons de Vivaldi, et cela permettait en douceur de leur laver le cerveau pour le rendre disponible à l'apprentissage de l'anglais. Je n'en ai plus jamais entendu parler depuis dans l'éducation nationale. Mais une de mes amies a suivi un cours pour adultes avec musique dans des écouteurs et allongée sur un transat.

Pour en revenir à l'article, cette Japonaise, je l'inviterais bien pour endormir mes élèves, le lundi matin par exemple, et les rendre aptes malgré eux, à ingurgiter ce que j'ai à leur enseigner... Si je lance l'idée, Robi 1 me subventionnera-t-il ?