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vendredi, 16 mars 2007

NOTE DESABUSEE ET QUI VA SUREMENT VOUS LASSER DES LA DEUXIEME LIGNE... MAIS TANT PIS !

Je ne sais pas quoi faire pour mardi.

On nous change notre statut. Nous allons travailler plus, gagner moins, pour certains, enseigner une matière pour laquelle nous ne sommes pas formés. Les TZR bossent parfois sur trois établissements, éloignés de 70 kilomètres !!! Ils ne touchent quasiment rien pour leurs déplacements, et on s’en fout s’ils n’ont pas le temps de bouffer, de connaître leurs collègues… On veut formater notre enseignement.  Notre "avancement" se fait sur des critères dont on ne nous informe pas, et "à la tête du client". On nous demande d'être "rentables". Les suppressions de postes s'en suivent par dizaines...

Dans mon lycée beaucoup de profs se plaignent des grèves à répétition. Les parents aussi.

On me dit « il y a d’autres moyens de protester ».

Ok, mais quand on propose quelque chose de différent. Même pas un boycott, mais une rétention de notes du bac blanc, seulement 7 profs signent pour dire qu’ils sont partants…

Alors on a fait le bac blanc, et on donnera les notes.

Et les élèves seront contents. Et les parents aussi. Et le ministre aussi.

Ils n’auront pas besoin d’aller manifester dans la rue pour réclamer un bac blanc !

Ca, ça m’a mis laissée le cul par terre…

(Comme image de la jeunesse revendicatrice, ça m’a rappelé les « Jeunes Giscardiens » quand j’étais en seconde ! Le même genre d’antinomie…)

Pour calmer l’inquiétude de ces jeunes, puis-je leur faire remarquer qu’il y a quelques années, le bac blanc n’existait pas et que les élèves réussissaient leur bac quand même ?

Que tout le temps que j’ai passé à sélectionner un sujet, le relire, établir un corrigé et un barême en concertation avec une collègue, taper tout ça, le photocopier. Organiser les oraux, hors épreuves écrites, sans que ça tombe en même temps que les oraux des autres langues… Que tout le temps que je vais passer à corriger mes 46 copies rédigées chacune en trois heures… Tout ce temps et cette énergie, dis-je, j’aurais pu l’utiliser à faire au moins deux ou trois devoirs d’une heure (certes), mais adaptés à la progression de mon groupe classe, pour les préparer encore mieux au baccalauréat !

Alors comme je veux qu’on me compte comme mécontente, puisque les négociations ne sont pas possibles, que les moyens autres que la grève sont attaqués tout autant, eh bien je crois que je n’irai pas travailler mardi. Je ne culpabiliserai pas puisque je perdrai pour la peine un trentième de mon salaire mensuel, et que du coup, j’aurai un peu plus de temps pour corriger mes copies de bac blanc !

De plus je me sentirai solidaire des établissements où ça bouge vraiment.

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(Je sais, il y a bien pire sort  dans le monde, que le mien et celui des profs, même les TZR,  mais il me semble que vos enfants méritent mieux que ça.)