dimanche, 25 juin 2006
DELICE ET SOURIRE
Pas beaucoup de réactions sur la Réforme Annoncée des Langues Vivantes... J'ajoute des notes mais cela reste à l'ordre du jour. C'est comme ma question sur le salaire moyen d'un joueur de foot pas connu, si quelqu'un connait la réponse, je suis toujours preneuse. C'est comme ça les blogs, on ajoute une note, et les questions restent sans réponse. Les bloggeurs ont le doigt trop paresseux pour faire descendre l'ascenseur et lire ce qu'ils ont raté (notes et commentaires).
Aujourd'hui, du léger.
Tout d'abord un clin d'oeil à la tarte qu'ADMV et moi avons dévorée vendredi soir et terminée au petit-déj de samedi :
Bon y'a pas de message politique, ni subliminal, un plaisir total, c'est tout. Et une fierté aussi d'avoir réussi une telle merveille !
Sinon je voudrais vous parler d'un sentiment de bonheur, et de fierté aussi il faut bien l'admettre, que j'ai connu hier, alors que j'étais en ville pour me racheter une boîte à pain. Et oui, j'ai des besoins très terre-à-terre. La petite blondinette de vendeuse que j'ai interrompue dans ses rêveries a été très serviable et est allée me chercher une boîte neuve en réserve. Elle est revenue ultra-souriante avec la boîte, et une question : "Vous n'étiez pas prof d'anglais ?" "Si, je le suis toujours. (Je m'étais bien dit que ça pouvait être une ancienne élève, mais je ne voyais plus où, ni qui.)"
"Oh, je me rappelle de vos cours, je les adorais. On faisait plein d'oral, c'était vivant. J'étais bonne en anglais, après j'ai changé de collège, et je me suis ennuyée. Ma nouvelle prof, elle nous faisait pas parler on n'avait que des longues listes de vocabulaire à apprendre."
Bref s'en est suivi un échange un peu nostalgique. J'ai appris qu'elle avait séjourné en Angleterre, ses soeurs aussi. Je les ai toutes eues comme élèves ! Et je me suis rappelée l'époque où j'inventais des trucs sympas pour mes petits élèves de collège, ceux pour qui c'était facile, et les autres aussi, ceux qui allaient faire des études, mais aussi ceux qui ont arrêté, ceux qui ont fini en tôle... Oui, je fais un tout autre métier en lycée, je me demande si je saurais encore ?
Cette jeune femme de 26 ans avait vraiment envie de me parler de ce temps-là, du plaisir qu'elle avait à venir à mes cours. Elle se rappelait mes boucles d'oreilles un peu "destroy", mon look "anglais" (sic). Elle ne se doute pas à quel point des rencontres comme celle-là me redonnent la pêche, me font oublier les réformes à la con, et sont plus importantes et stimulantes que n'importe quel rapport d'inspection ou entrevue avec des IPR venus distribuer la bonne parole. La vraie évaluation de mon boulot, elle est là.
Merci E. pour ce sourire et ces souvenirs !
11:16 Publié dans Bons moments | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : enseignement, de tout et de rien
Commentaires
Je l'ai eu en CE2. Il était terrible en classe, ayant l'âge de mon Benjamin, il venait souvent jouer à la maison, et je n'avais rien à lui dire, mais en classe … J'ai passé un week-end de mars à me demander si je devais m'arrêter, si un enfant de 8 ans aller me faire mettre un genou par terre. L'enfer recommença le lundi, à 9 h 30 sa table a volé ! Je crois que la porte en a toujours la marque. À partir de ce jour-là, il dépassa moins les limites. Je l'ai retrouvé dans une autre école où j'ai dû le ceinturer pour éviter une bagarre, et l'année du CM2, il faillit crever l'œil d'un copain.
L'an passé, j'étais de service de cour quand je le vis arriver, j'avoue que j'appréhendais …
"Bonjour, tu vas bien ?
— Oui, je vais mieux.
— Vous n'avez pas cours ?
— La prof est pas là, alors comme on s'embêtez, je lui ai dit que c'était l'heure de la récré dans mon école.
— T'es en 3ème, non ?
— Oui
— Qu'as-tu pris comme option professionnelle ? (SEGPA)
— Peinture
— Et l'an prochain, tu vas faire quoi ?
— Je vais en apprentissage avec mon oncle, vous savez, celui qui est venu chez vous.
— Celui qui monte sur le toit ?
— Oui. [À son copain] C'était ma maîtresse de CE2, je lui en fait voir ! [À moi] C'était pas de votre faute, j'allais pas bien …"
Comme vous, heureusement qu'ily a le "service après-vente" pour nous redonner la pêche dans notre boulot ! ce n'est pas l'institution qui nous soutient.
Écrit par : Sar@h | dimanche, 25 juin 2006
Écrit par : franz | dimanche, 25 juin 2006
Écrit par : Geooorges | dimanche, 25 juin 2006
Écrit par : Pascale | dimanche, 25 juin 2006
Écrit par : educnat | dimanche, 25 juin 2006
"Christian le poète" avait raconté une histoire du même genre sur son blog...
Ca devrait être la première chose qui fait qu'on a envie d'être prof.
Écrit par : max | dimanche, 25 juin 2006
A main2.
;-)))
Écrit par : Pascale | dimanche, 25 juin 2006
@Pascale : J'ai pas fait la fête du cinéma, marre de la foule. J'ai vu sur ton blog : Tu fais la gueule à Spleen ????
Good night :-))))
Écrit par : educnat | dimanche, 25 juin 2006
Mais ta note me remonte le moral. moi aussi, je veux vivre des moments comme ceux là et je veux ce boulot en grande partie pour le rapport aux élèves.
merci.
Écrit par : chat-noir par télépathie | lundi, 26 juin 2006
Écrit par : educnat | lundi, 26 juin 2006
Ce que tu dis dans ton dernier paragraphe me fait du bien au moral après mon inspection spéciale...
Je t'embrasse bien fort et te remercie d'être là et d'écrire comme tu le fais.
Écrit par : emyandthepeanut | lundi, 26 juin 2006
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