mercredi, 14 juin 2006
EDUCNAT, LE RETOUR
Ah, vous vouliez de l'évènementiel, vous réclamiez de l'anecdote, du sensationnel, eh bien en voici :
Figurez-vous que dans l'immense lycée aux multiples recoins et bâtiments divers mais qui se ressemblent tous où je faisais passer les oraux d'anglais en BTS, la signalisation est très déficiente. Les explications orales du personnel en revanche foisonnent de détails difficiles à retenir après une seule écoute pour un cerveau assommé par la chaleur comme le mien. C'est comme ça qu'à midi hier, l'estomac criant "FAMINE!!!" je me dirigeais d'une démarche alerte derrière le gros bâtiment rose, vers la gauche entre les arbres comme me l'avait indiqué la concierge. Mais l'endroit étant désert, j'hésitais. Soudain un groupe d'élèves marchant d'un bon pas, mais en train de disparaître au coin d'un chemin, me sembla d'humeur à être en train de se diriger vers la cantine. J'ai donc accéléré le mien (de pas) pour les rattraper, et c'est à ce moment là que mon oeil droit a été soudainement attiré par un bâtiment vert printemps en haut d'une petite colline boisée et portant la pompeuse indication "restaurant scolaire", et que mon oeil gauche n'a pas vu l'élément essentiel du paysage environnant, j'ai nommé le sournois, incongru, et néanmoins haut d'haut moins six à sept centimètres, RALENTISSEUR... Mon pied droit dans sa tong Kickers dont je suis si fière ne l'avait pas vu non plus. Et ma foulée dynamique fut brutalement stoppée dans son élan, j'eus juste le temps de lâcher mon cartable pour poser rapidement les mains par terre pour éviter que mon visage s'étale aussi lamentablement que mes genoux sur le goudron ! Résultat : J'ai niqué mon pantalon, j'ai le genou "couronné" comme aux heures les plus glorieuses de mon école primaire, et j'ai terminé la journée avec un pantalon (pantacourt beige pâle, et ça a son importance !) portant un merveilleux accroc au genou droit ... C'est là, que j'ai fait fort. Personne n'a remarqué !!! Ni à la cantine qui n'avait de restaurant que le nom et où j'ai mangé le repas le plus infâme depuis bien longtemps, et où les gentils enseignants locaux se sont contentés de me passer une bouteille d'eau, mais ne m'ont pas adressé la parole, occupés qu'ils étaient à essayer de penser à des binômes détonants pour les surveillances d'examens à venir, ni dans la salle où je faisais passer les oraux, où finalement j'ai remarqué que les candidats si vous les appelez bien distinctement par leur nom, puis les fixez dans les yeux, ne baissent jamais le regard jusqu'à vos mollets. A part le moment où je les accueillais, je restais consciencieusement planquée derrière le bureau...
Ce qui m'a aidée dans ma discrétion pendant mes déplacements dans le lycée, puis en ville : 1) La couleur du pantalon à peu près semblable à celle de mes jambes en ce mois de juin où le soleil vient juste d'apparaître, 2) la hauteur où je porte mon cartable et qui permet un habile camouflage. J'avais envie de vous parler des étudiants, mais c'est déjà bien long. Ils étaient tous sympas, et ma foi avaient bien bossé leur méthodologie de commentaire de documents et avaient beaucoup de choses à dire sur leur projet professionnel. S'ils se reconnaissent, je les félicite. (S'ils se reconnaissent, c'est qu'ils m'ont vue me vautrer mais ont su rester discrets pour ne pas me mettre la honte, et donc je les félicite d'autant plus.)
21:55 Publié dans yadubon yadumoinsbon | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : de tout et de rien, journal intime, enseignement
Commentaires
Retour accrobate à ce que je vois ! ;o)
Écrit par : doc_doc | mercredi, 14 juin 2006
Juste un commentaire pour féliciter Pascale (mais aussi les myopes, les nuls en anglais, et ceux qu'avaient perdu leur Harrap's) pour sa ténacité et sa finesse de traduction. Tu me sembles aussi sensible aux défis et joueuse que moi !
Tu as gagné une contrepéterie :
"Les sangsues me font mal au coeur."
Elle m'est revenue alors que dans la voiture j'ai entendu "le monde est fou" de Pauline Esther, chanson interdite d'antenne pendant la guerre du Golfe 1, à cause de sa phrase sur le pain qu'elle envoyait aux enfants qui avaient faim dans le monde, et disant qu'elle avait été surprise de voir des militaires manger son sandwich au gruyère !
Écrit par : educnat | mercredi, 14 juin 2006
Alors tiens, voilà l'effet des ralentisseurs, de voiture je présume, sur le piéton distrait! C'est le genre d'incident qui pourrait très facilement m'arriver... d'autant que je consacre mon temps à "contempler les cieux", et "à regarder passer les nues"...
PS : je vois que tu es une pro des contrepèteries! Je ne la connaissais pas!
Écrit par : Evariste | jeudi, 15 juin 2006
@oui, Evariste, ils mettent des ralentisseurs à l'intérieur des lycées, je suppose que c'est pour les voitures, car pour les personnes, je ne les imagine pas pressées de se rendre à leur "Restaurant Scolaire"...
Écrit par : educnat | jeudi, 15 juin 2006
Merci pour ta grande pédagogie à mon endroit comme à mon envers. Sans vouloir en ajouter dans le genre méritante... je te "ferai dire" que je suis atteinte du saint drome galopant des presse-bites (depuis un an à peine, je suis encore inexpérimentée) doubler du syndrome de l'hypermétropie (beaucoup moins rock and roll) et que donc déchiffrer ton rébus était une épreuve et sans dico en plus de tout ça réuni.
Bon, de toute façon, je vois que tu es une enseignante ouverte et généreuse.
C'est con de chez naze pour ton sarouel et les tongs : la classe !!!
Écrit par : Pascale | jeudi, 15 juin 2006
Ouah : t'as mis les Heures dans tes favoris.. et pis Kieslovski (j'en tremble encore de "la double vie de Véro")... et pis le dernier Tromé. Alors là ma vieille : direction mes Blogamis !!!
Je voulais de mettre un pain parce que t'avais fait des rapprochements mal tà propos entre Sofia et son paternel... mais entre temps j'ai fait mon brushing et je me suis trouvée tellement magnifique dans mon miroir mon beau miroir que me voilà toute gaite et repimpette..
Moi je les aime tous les Coppopo : le père (j'adore la violence et aussi sentir le napalm le matin en me réveillant, mais c'est rare, je l'avoue), la fille (le top du top 'Lost in translation', j'en palpite derechef) et même le frère Roman et aussi le cousin Nicolas (Cage)... Je les kiffe grave.
Sinon, y'a la mère Spleenounette qui m'a fait une scène... la put... de scène, la grande scène du 2, parce qu'on avait trop contrepéter sur son site et du coup, ça chlingue et aussi ça fouette qu'elle arrive plus à aérer. J'ai essayé de calmer le jeu en lui disant qu'entre nous c'était platonique étou le toutim (jai bien capté le contrepet n'était qu'un prétexte)... mais faudrait que t'y ailles aussi pour la rassurer. Tu sais bien comment qu'elle est fragile côté coeur. Je voudrais pas qu'on ait ça sur la conscience (en plus du reste). ça nous empêchera de mener notre vie de notre côté, si tu veux, d'un sens... mais je m'inquiète quand même. Elle s'appelle pas l'Amour Vénérien pour nothing. Allez, je te compte dessus.
Écrit par : Pascale | jeudi, 15 juin 2006
J'te dérange pas là Pascale ? et Educnat non plus ? mais évidemment que je vais vous faire une scène...
Bon les filles, faut VRAIMENT que j'aille travailler là... sinon, va y avoir de la casse. Mais je vous aime toujours, ça c'est sûr.
Bientôt, je ferai le portrait de tous mes potes virtuels sur mon blog : vous allez découvrir des choses sur vous les minettes... c'est moi qui vous le dis.
Bon mais là faut vraiment que j'y aille...
la bise Educnat, je t'aime toujours.
Écrit par : Spleen | jeudi, 15 juin 2006
Ménage à trois, je ne sais pas ce que ça va donner. Mais entre filles on se comprend sûrement mieux... Euh ! vous êtes bien des filles au moins ??
Écrit par : Pascale | jeudi, 15 juin 2006
Juré, craché, promis, et depuis longtemps ! Si j'ai été un garçon un jour, j'm'en rappelle plus.
Écrit par : educnat | jeudi, 15 juin 2006
Eh la Pascale ! Tu connais un mec qui pourrait avoir ma sensibilité et ma délicatesse, toi ? M'enfin tu vas pas me dire que tu m'as soupçonnée d'avoir des poils aux pattes et sur la poitrine (ouuuuuhhhh quelle horreur !)... rien que d'y penser...ça me défrise la moustache.
Écrit par : Spleen | jeudi, 15 juin 2006
J'ai jamais douté... c'était juste pour faire mon main et me rendre intéressant.
Écrit par : Pascale | jeudi, 15 juin 2006
... lire "faire mon malin" 'f course..
Écrit par : Pascale | jeudi, 15 juin 2006
oh oh! Etant une étudiante très étourdie, ce genre de chose m'est déjà arrivée, la petite différence c'est qu'il y avait pas mal de monde autour de moi, mais bon le ridicule ne tue pas :)
Écrit par : pti chocolat | jeudi, 15 juin 2006
Ouh! mais dis moi, 'faut avoir son diplôme de cascadeur professionnel pour être prof de nos jours... (mauvais point pour moi, j'ai l'art de me casser la gueule régulièrement). Enfin félicitation pour la maîtrise avec laquelle tu as su terminer ta journée!
Écrit par : chat-noir | samedi, 17 juin 2006
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