Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 15 juin 2006

MITIGEE

 JE ME SENS SATISFAITE :

Je viens de prendre un cours particulier de trois heures d'informatique pratique ! Ma gentille stagiaire a donné de son temps et de sa patience. Et je sais scanner, retoucher des photos, et puis modifier un fichier son. Ca vous parait sûrement futile, mais pour une prof d'anglais, c'est Byzance. L'an prochain je vais avoir des séances de compréhension orale et de répétition en labo, top quality ! Et puis mes transparents home-made vont faire réagir mes élèves du feu de dieu. Bon, même si je suis une prof réac et frileuse qui fait sa mauvaise tête et veut pas entrer dans le système des groupes de niveau de compétence du Cadre Européen Commun pour l'Enseignement des Langues (topo à venir sur le blog de MarianneKipleur dès que j'aurai relu et synthétisé la circulaire), je crois que mes élèves ne perdront pas trop leur temps.

MAIS...

D'un côté on nous demande de plus de temps et d'énergie en évaluation, réunions, pédagogie, suivi individualisé des élèves, et finalement au bout du compte on nie complètement notre travail, sans justification. J'ai rencontré le père d'une de mes élèves de seconde trois fois, je vous en ai déjà parlé, l'ai averti, puis préparé à notre décision. J'ai argumenté, et mercredi, la commission d'appel a décidé que cette élève passerait en 1 ES... Il n'y avait que 3 cas d'appel dans notre lycée, sur 10 classes de seconde ! La Commission a donné une décision contraire à notre avis à chaque fois. Comment après cela réellement motiver les collègues à ne pas bâcler les conseils de classe ? Comment motiver les élèves et leur faire comprendre qu'il y a un enjeu ? Que notre évaluation a une signification ?medium_contradiction.jpg

Pourquoi ne pas être moins hypocrite et dire qu'en seconde, comme en première, les parents peuvent choisir l'orientation de leurs élèves ?

Commentaires

tu voulais dire "choisir l'orientation de leurs enfants"? en tout cas si c'est un lapsus il est révélateur. Qui sont les profs? Les parents ou nous?
Parfois on se demande quel pouvoir on a...?
En même temps redoubler sa seconde n'est pas forcément la solution. Laissons la aller vers le bac (le rater peut être) et se ré-orienter par le suite...

Écrit par : emyandthepeanut | jeudi, 15 juin 2006

Je partage ton énervement, à quoi sert tout le travail en amont que tu as énuméré ? A force de "faire apsser " tout le monde, on disqualifie encor eplus la notion d'effort ( on passe quand même ) !

Écrit par : MarianneKipleur | jeudi, 15 juin 2006

@Marianne :Oui, même quand les parents sont convaincus, les élèves disent : "je veux quand même tenter ma chance en appel" ! Donc pour eux, c'est bien une loterie.

@Emy : La seconde ou une autre classe, ce n'est forcément la solution, mais quand une équipe qui se concerte toutes les deux ou trois semaines (nous sommes sur un projet d'équipe), qui organise un suivi avec entretiens sur l'orientation et la progression de l'élève (un adulte suit trois ou quatre élèves) et toutes les réunions avec les parents, je pense que nous sommes crédibles dans notre évaluation et notre décision. Là j'ai vraiment l'impression d'être méprisée par la commission d'appel.

Écrit par : educnat | jeudi, 15 juin 2006

Educnat ,j'ai été dérangée par le téléphone quand j'écrivais ton post, je l'ai envoyé trop vite, on attend le point que tu as promis mais prends ton temps. Je vais sans doute poster demain un petit point sur l'enseignement des sciences, il y aura peut-être moyen pour toi d'évoquer l'anglais ....

Écrit par : MarianneKipleur | jeudi, 15 juin 2006

Les parents doivent penser qu'en gérant plusieurs classes de 20 à 40 élèves, les professeurs ne sont pas capables de juger les capacités de leur enfant.

J'ai un ami qui est délégué en première S et il m'a dit que sur les 35 élèves de sa classe, 16 devaient redoubler mais les parents ont refusé.

Le problème vient certainement du fait que les parents ne parlent pas assez aux profs. Les enfants ont le dernier mot.

Écrit par : max | jeudi, 15 juin 2006

@Max :Je crois que ta dernière phrase associe deux faits qui n'ont rien à voir entre eux, enfin pas tout à fait.
Les parents ne parlent pas assez aux profs, c'est vrai qu'on ne voit pas toujours ceux qu'on voudrait voir, en tout cas au collège. Au lycée, ils doivent penser que ça commence à être "rentable" alors ils se déplacent. Mais tu vois bien que dans le cas que je décris, cela n'a servi à rien.
"Les enfants ont le dernier mot", là tu as raison. Ce sont même des dictateurs à la maison, cela m'effraie parfois. Mais il y a aussi l'inverse, des parents qui ne laissent pas parler leurs enfants et qui choisissent pour eux une orientation qui les rend malheureux. J'ai eu le cas cette année d'une élève dont la mère (prof !!!) a refusé qu'elle prenne l'option théâtre. Elle va prendre anglais renforcé et n'y mettre que du sérieux, pas de passion.

Écrit par : educnat | jeudi, 15 juin 2006

Bravo pour l'informatique: j'ai pour principe que les objets ne doivent pas nous emmerder. Non mais...
Oui, maintenant tout ressemble au loto, même les passages dans la classe supérieure: une chance au tirage, une chance au grattage...
Derrière tout çà, il faut juste parvenir à construire une orientation...

Écrit par : Evariste | vendredi, 16 juin 2006

@educnat : "[Les élèves] sont [...] des dictateurs à la maison, cela m'effraie parfois". ==> Le redoublement a été proposé à mon frère et ma mère (prof de français, a refusé cette proposition. Son explication est la suivante : en conseil de classe, les avis ne sont pas mûrement réfléchis et il hors de question que l'on décide de l'"avenir" de mon fils en deux secondes. Si elle avait eu l'occasion de rencontrer régulièrement les profs, son avis n'aurait peut-être pas été le même. Je ne crois donc pas qu'il y ait d'explication valable pour tous les cas. Le problème vient peut-être de la qualité plus ou moins bonne des relations parents/enfants.

Écrit par : Max | samedi, 17 juin 2006

Je suis prof principal en quatrième. Ici encore le conseil est souverain ( en théorie ) mais dans la mesure où on se fait retoquer régulièrement par les procédures d'appel on ne se fait plus trop ch... on fait passer.

Si on estime qu'un redoublement est nécessaire on tente l'entretient avec la famille. De facto, la décision lui revient car l'appel leur serait à tout coup favorable.

Autant s'éviter des tracasseries administratives, du temps et de la route pour rien.

Oui je sais c'est du déni mais les années passant on finit par fermer les yeux et ça ne nous fait plus rien.

Écrit par : Mille Pattes | samedi, 17 juin 2006

@Max: elle est pas prof ta mère ? Quand on suit une classe toute une année, qu'on est prof principal, qu'on se concerte avec les collègues régulièrement, qu'on voit les élèves en entretiens individuels, et qu'on reçoit les parents deux fois en plus de la réunion de parents, je ne pense pas que les parents puissent dire que notre avis n'est pas réfléchi. Mais tous les lycées ne fonctionnent pas comme ça... ?
@mille-pattes, vu tout le boulot décrit ci-dessus, je n'arrive pas à m'y faire. Dommage peut-être pour moi.

Écrit par : educnat | lundi, 19 juin 2006

Les commentaires sont fermés.