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mercredi, 28 juin 2006

Je ne suis pas philosophe

Je ne prétends pas non plus savoir rendre en mots toutes les émotions ressenties, bonnes ou mauvaises. Au hasard de mes promenades sur le web, j'ai trouvé ce texte qui mérite d'être lu et médité. Il est classé par les philosophes dans les "textes abordables", tout le monde devrait donc pouvoir le comprendre. Il ne m'a jamais autant paru d'actualité.

La vulgarité

   Il y a — comme on dit — le ton et la manière, qui ne sont pas, comme on pourrait le croire, affaire de pure forme.

   C’est ainsi que l’on peut évoquer la vulgarité, et le souci de la combattre. Or, la vulgarité n’est plus, comme autrefois, la marque infâmante du vulgum pecus, de la masse et du bas peuple. Auparavant, un langage considéré comme bassement populaire, par exemple, était dit langage vulgaire. Mais cette notion gagne en ambiguïté, puisqu’elle peut se retourner contre ses inventeurs. En effet, un chef qui mépriserait le peuple qu’il prétend gouverner trahirait sa vulgarité personnelle, puisque ce chef se montrerait, à son tour, méprisable.

   Soulignons à ce propos que longtemps, nombre de doctrines religieuses ou politiques ont divisé la société en troupeaux bêlants et en élites, et, selon le cas, de manière déclarée ou, au contraire, oblique.

   Si donc la vulgarité est autre chose que ce que voudrait en faire un préjugé de caste, tentons d’en dégager quelques caractères : nous paraissent vulgaires comportements et pratiques qui nivellent, oui, mais de la pire façon possible, en laissant derrière soi un silence consterné non de pruderie, mais de tristesse. Certains procédés sordides employés par la publicité, certaines attitudes d’indifférence avérée dans la vie courante sont des faits accomplis, dont la vulgarité éclate avec d’autant plus de force que me voilà impuissant à leur répliquer. Vulgarité se distingue de grossièreté en ceci que si l’une est fracassante mais curable, l’autre est insidieuse et profondément enracinée. L’on peut imaginer sans peine des charretiers au coeur d’or et des monstres de vulgarité au langage châtié.

   Il s’ensuit que :

   1) La vulgarité pourrait apparaître comme une « infirmité de l’âme », si bien que même satiristes féroces et autres cyniques professionnels, lorsqu’ils ont du talent, la désavouent et l’accablent.

   2) A défaut d’être une catégorie ou un style à part entière, elle tient de la tournure d’esprit et engage la vision du monde. Aucune bribe de vulgarité n’est fortuite.

   3) Elle menace directement la dignité, et partant, en un sens, la liberté.

 

Edouard Flamenbaum

Paru dans l'Atelier Philosophique.

Qui aurait mérité d'être professeur au Collège de France, humble avis de Ed... :-)

Commentaires

T'as décidé de nous faire des noeuds dans la tête ou bien ???
Je reviendrais quand il y aura moins de bruit autour et dedans mon cerveau droit !
Hasta Pronto.

Écrit par : Pascale | mercredi, 28 juin 2006

J'avions point vu qu'il y avait 'Le bonheur insoutenable' ici bas. Je l'ai lu plusieurs fois. Elle s'appelait Lila non, ou un truc comme ça... Et lui c'était comment ? J'étais amoureuse : surtout de sa coupe de cheveux (meuh non, pas seulement).
Paraît que le premier film de Georges Lucas THX1138 (ou un numéro approchant) est tiré du livre, mais il fait partie de mes lacunes. J'enrage dès que mes lacunes me remontent à la coulpe.

Écrit par : Pascale | mercredi, 28 juin 2006

je n'arrive pas trop à m'exprimer sur la vulgarité. J'avoue être souvent grossière et je ne cache pas que les gros mots me font souvent rire ( j'ai gardé mon âme d'enfant). Par contre la vulgarité dont parle l'auteur de ces lignes dans ces quelques lignes: "’on peut imaginer sans peine des charretiers au coeur d’or et des monstres de vulgarité au langage châtié" et celle que je repugne le +.
Un peu comme ce que j'avais écrit sur ma collègue Evelyne dhéliat. On croirait quelqu'un de bon chic bon genre au premier abord alors qu'en fait elle se dévoile de + en + vulgaire...

Écrit par : emyandthepeanut | mercredi, 28 juin 2006

Je ne me prends pas la tête rassurez-vous, c'est juste un texte qui me paraissait répondre à l'ambiance du moment dans certains blogs, dont le mien, mais je nettoie au fur et à mesure.
@Pascale, si le film de Lukas est aussi bon que le film, dès que tu trouves les références exactes, envoie les moi. Ce livre ainsi que celui de Zamiatine sont des références pour moi.
@ Emy :Evelyne Dhéliat, Evelyne Thomas, même combat ?

Écrit par : educnat | mercredi, 28 juin 2006

et j'ajouterais que selon la place de l'adjectif "vulgaire", il prend un sens bien différent, en effet, un vulgaire blogueur n'est pas la même chose qu'un blogueur vulgaire mais on trouve les deux. J'ai même lu des vulgaires blogueurs vulgaires. C'est pour ça que je reviens toujours chez toi, ça me remonte l'estime d'autrui quand elle a tendance à dégringuoler.

Écrit par : Cucurbi Tacée | mercredi, 28 juin 2006

Et entre filles on est bien, sacré bordel !

Écrit par : Pascale | mercredi, 28 juin 2006

THX1138 : c'est le film de George Lucas qui date de 1971 qui doit être tiré de "Un bonheur insoutenable". Je ne l'ai pas vu (horreur, malheur) mais il est sorti en DVD en France récemment (l'année dernière je crois).
Affaire à suivre : tu m'en parles si tu me devances...

Écrit par : Pascale | jeudi, 29 juin 2006

Je ne suis que le modeste auteur de ce petit texte sans prétention sur la vulgarité et je souhaite simplement vous dire que je suis embarrassé parce que ...je n'ai jamais été professeur au Collège de France.

Pourriez-vous rectifier, s'il vous plaît?

Amicalement et avec embarras.

E. FLAMENBAUM

Écrit par : FLAMENBAUM | samedi, 22 novembre 2008

Je ne suis que le modeste auteur de ce petit texte sans prétention sur la vulgarité et je souhaite simplement vous dire que je suis embarrassé parce que ...je n'ai jamais été professeur au Collège de France.

Pourriez-vous rectifier, s'il vous plaît?

Amicalement et avec embarras.

E. FLAMENBAUM

Écrit par : FLAMENBAUM | samedi, 22 novembre 2008

@E. Flamenbaum : Je vais effectivement rectifier. Excusez-moi, j'avais trouvé ce renseignement erroné sur internet. Cela ne retire rien à votre texte.

Écrit par : Ed | dimanche, 23 novembre 2008

Les commentaires sont fermés.