jeudi, 21 septembre 2006
Projet pédagogique
Au lycée il y a des filtres. Il y en a des nationaux, des académiques et des locaux selon ce qu’un collègue m’a expliqué. Résultat, je ne peux pas bloguer, car quand j’ouvre mon blog, je ne vois apparaître que les colonnes, mais pas le texte au milieu. Tout ça pour que l’on ne risque pas de nous dire un jour que des élèves ont été faire des trucs interdits par la morale ou la loi sur internet, et que l’école est responsable.
Dès qu’on tape le mot « hot » ou le mot « blog » par exemple on nous rappelle que le web est réservé à un usage pédagogique. Tant pis pour les collègues qui ont leur boîte chez Hotmail !
Si un jour ils se mettent à filtrer les profs, je vais être interdite, c’est sûr !
J’ai enseigné le mot « lust » ce matin. (A des grands, rassurez-vous.)
Mais j’ai aussi étudié un article du Times qui parlait de TF1 . Vous croyez pas que c’est un gros mot que j’aurais dû censurer ?
Pourtant une page très officielle nous encourage à créer des blogs avec nos élèves. Et j’en avais l’intention avec mes élèves.
http://lve.scola.ac-paris.fr/anglais/blogs.php
Mais je sens que je vais avoir du mal…
Alors comment on fait, Monsieur de Robien ??????
16:10 Publié dans contradiction | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : enseignement, de tout et de rien
mercredi, 13 septembre 2006
Mangeons autre chose que du yaourt !
J’ai passé mon adolescence à me trouver « grosse »… Dans les années 70, les fashion designers avaient imposé la ligne « haricot vert », et le top du top c’était de se balader avec son mec et que sans seins ni fesses, et les cheveux longs, on ne fasse pas la différence ! Pas de chance, j’étais basketteuse, en bonne santé, 1.68 m pour 56 kilos… Enôôôrme !
Ce serait aujourd’hui, je pourrais balader mes formes sans complexes et même montrer mon nombril, je n’avais même pas ces bourrelets que nos élèves exhibent à présent sans problèmes. (obésité quand tu nous guettes…)
Mais il y en a aussi qui sont anorexiques, et c’est pour protéger celles-ci que les Espagnols ont pris des mesures que certains trouvent discriminatoires ! Ceux-là mêmes qui discriminaient toute femme timidement rondelette il y a vingt ou trente ans…
Personnellement je me réjouis que ce soit un pays parfois accusé de machisme qui prenne ce genre de décision. Quant aux autres, qu’ils ne nous fassent pas croire que le moindre sentiment d’équité les pousse à crier à la discrimination. Comme quand j’étais ado, seul le fric les tient ! (et non pas l’éthique, les freins…)
Quant à moi, je retourne surveiller mes aubergines à l’huile d’olive et au basilic, et je vais me régaler avant de postuler comme top model à Madrid, j’ai toutes mes chances !
11:26 Publié dans contradiction | Lien permanent | Commentaires (52) | Tags : de tout et de rien, souvenirs, féminisme
mardi, 04 juillet 2006
BACOUPASBAC ?
Je suis arrivée un quart d'heure avant l'affichage des résultats et j'ai vu les premiers pleurs, les premiers cris de joie, les mamans inquiètes, d'autres profs comme moi, leur liste et leur crayon à la main, donnant encore et toujours les même conseils pour l'oral. Mais je ne m'y ferai jamais. L'injustice, l'angoisse imposée à des élèves qui ont donné le maximum, à qui on a dit qu'on voyait d'un oeil "très favorable" leur obtention du bac, et qui pourtant, on ne se l'explique pas, ont 56 points à rattraper. Mais il y a aussi celle qui voyant son 4 en philo, demande à sa copine, "t'as tes cours de philo, toi ?" "non". Ou mon élève, que j'aime beaucoup, qui redouble, et qui ne pouvant choisir anglais à l'oral, elle a eu 13, va prendre philo, mais me dit, "candidement, là, il va falloir que je m'achète les livres, et que je retrouve la liste.", et sur ce, me montre une photo de son petit frère né il y a quatre jours, dont elle a déjà 122 photos dans son numérique ! Il y a aussi notre rigolo de service, qui travaille son "décalage" en permanence, s'est inscrit au bac une demi-heure avant le jour et l'heure limite, passe son temps à oublier, s'est retrouvé avec "doit faire ses preuves", mais a obtenu une mention bien... Bref, je sais tout celà, cela revient tous les ans, et pourtant je ne peux me résoudre à être en faveur d'un contrôle continu, qui rendrait les choses encore plus disparates et injustes. Au moins, dans ce lycée de "zep de zus" (comme dirait Anne Roumanoff) où étaient affichés les résultats, une élève qui obtient une mention, ne subit ensuite, aucun soupçon, aucun préjugé, du fait de son lycée d'origine, alors que si ses profs lui avaient donné eux-mêmes le bac, on penserait toujours que c'est "surnoté". Et dans mon lycée où les résultats tournent en général entre 89 et 95 % (tous bacs confondus), on n'oserait pas en recevoir 100%, même quand ce serait mérité.
Alors oui, je suis en faveur de ce bac, épreuve initiatique redoutable, mais la même pour tout le monde.
10:05 Publié dans contradiction | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : enseignement