Adorable inclassable

J'ai passé la journée d'hier à Paris avec une petite fille de onze ans, adorable et ayant pourtant montré dans la petite enfance tous les symptômes de la future délinquante, voire même de la reconduite à la frontière... 4 premières années dans un orphelinat, origines sans aucun doute tziganes, colères multiples, redoublement d'une classe en primaire, et langue française apprise tardivement. Aujourd'hui, elle tient la porte aux gens dans le métro et les musées laissant passer non seulement la, mais les, personnes qui la suivent et qui en restent interloquées ; parle gentiment et sans gros mots, mais ajoute "va-z-y" au début de ses phrases :-) (Si ce n'est pas de l'intégration, ça !), s'étonne qu'il y ait des tentes près de Beaubourg en cette saison et semble concernée par mes explications, me dit "c'est bien Paris, y'a plein de musées !", fait des tonnes de croquis de tout ce qu'elle voit et l'intéresse, s'extasie sur Matisse, Delaunay et Soutine au musée d'Art Moderne, et s'achète une BD de Ducobu en souvenir ; n'arrive pas à se rappeler du mot "métro", mais trouve que dans ses couloirs il y a vraiment beaucoup de pubs et me pose des questions sur ce que fait le colleur d'affiches justement en action. Et dans le train du retour, écrit un poème aux vers de huit pieds à ses parents pour leur raconter sa journée.

 

 

 

 

 

 

Et quand je lui parle d'une amie à moi qui est funambule professionnelle, elle s'étonne :"Ah bon, on peut avoir comme métier de marcher en dormant !" Alors j'ai tout de suite vu le bénéfice que pourraient tirer les patrons à faire travailler de nuit, pendant qu'ils dorment, leurs employés. Ils ne se plaindraient pas, travailleraient le double de temps et ne s'en rendraient même pas compte !

Inspirez, Soufflez !

Le vent a toujours inspiré les artistes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des créateurs de BD et des poètes...

En entendant le bruit et la fureur qui rendent mon chat inquiet et avide de câlins rassurants, je me suis rappelé cette chanson d'Anne Sylvestre :

Maman, le vent me fait la cour
Le vent me trousse et m'éparpille
Le vent me souffle des discours
Pardi c'est ennuyeux ma fille
Ça l'est bien plus encor Maman
Car le grand vent est mon amant

{Refrain:}
Fille folle amante du vent
Boucle ton corset
Baisse bien la tête
Méfie-toi qui aime le vent
Engendre la tempête
Engendre la tempête.

Maman le vent partout me suit
Le vent me presse et me bouscule
Il pousse mes volets la nuit
Pardi tu seras ridicule
De quoi ma fille a-t-on bien l'air
En accouchant d'un courant d'air

{Refrain}

Maman le vent m'aime si fort
Que je dois ouvrir les fenêtres
Il ne veut plus coucher dehors
Et je crois qu'un enfant va naître
Fille je m'en irai avant
D'être la grand-mère du vent

{Refrain}

Maman mon fils est né ce soir
J'en suis restée toute meurtrie
N'ai pas eu le temps de le voir
Il m'a laissé à ma folie
Et le voici parti Maman
Aux trousses de son père le vent

Mes amours ne sont que du vent
Est-ce aussi le vent que j'ai dans la tête
Puisque tu me fuis mon enfant
Je suivrai la tempête
Je suivrai la tempête.

 

Aujourd'hui, peut-être qu'un artiste a créé quelque chose dont on se souviendra.

POESIE

Pas de flots près de chez moi, mais ce poème qui parle pourtant bien de la photo que j'ai prise au-dessus de mon jardin, et de tous les rêves que la lune nous évoquent. 

Clair de lune

La lune était sereine et jouait sur les flots. -
La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
La sultane regarde, et la mer qui se brise,
Là-bas, d'un flot d'argent brode les noirs îlots.

De ses doigts en vibrant s'échappe la guitare.
Elle écoute... Un bruit sourd frappe les sourds échos.
Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos,
Battant l'archipel grec de sa rame tartare ?

Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour,
Et coupent l'eau, qui roule en perles sur leur aile ?
Est-ce un djinn qui là-haut siffle d'une voix grêle,
Et jette dans la mer les créneaux de la tour ?

Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes ?
Ni le noir cormoran, sur la vague bercé,
Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé
Du lourd vaisseau, rampant sur l'onde avec des rames.

Ce sont des sacs pesants, d'où partent des sanglots.
On verrait, en sondant la mer qui les promène,
Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine...
La lune était sereine et jouait sur les flots.

Victor Hugo

PS : Rendez-vous à la note précédente et essayez de résoudre l'énigme du "constant louche", s'il vous plait, je suis perplexe !