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mardi, 23 janvier 2007

Remise en question

Ai-je posé une question trop difficile ?

Pas un élève sur 32 n'a su trouver dans le texte le mot qui voulait dire "laisser perplexe". Pourtant ils ont trouvé l'équivalent de "grève de la faim" et de "frappante/saisissante"... Alors, perplexe à mon tour, je me suis demandée s'ils connaissaient le sens de ce mot en français !

Qu'aurais-je dû ajouter comme synonyme-indice ? "Intriguer" ?

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Néanmoins je dois reconnaître que dans cette classe ils semblent s'être mis au travail. Enfin, certains. Notre liasse de conseils intitulée : "comment apprendre ses leçons et faire ses devoirs à la maison" a donc eu son utilité. Et mes remarques lors de la réunion de parents aussi ! Celui qui se fâchait, me fait des beaux sourires...

dimanche, 21 janvier 2007

NO SUSPENSE

Vous vous doutez sûrement du sujet de ma note d'aujourd'hui. D'ailleurs vous l'attendez avec impatience depuis hier... Mais voilà, je suis un être humain, donc, je mange, je dors. J'ai une famille.  Donc, Repas de famille près de Paris hier soir. Et je suis prof.Donc, copies et préparation de cours depuis le début de l'après-midi. Et voilà, enfin, je suis prête, et je vais vous raconter ma manif !

Pas de problèmes ou presque pour arriver à Paris, trouver un parking, qui me coûtera 10 euros. Retour aux sources, je me retrouve dans le quartier où j'ai été étudiante deux ans. Je reconnais le ciné où la place tarif étudiant était à 12 FF à l'époque, mais le pub Irlandais où je mange, lui, est nouveau. Et puis métro jusqu'à Denfert-Rochereau. Il est 14 h, ça s'ébranle doucement, je trouve pas mon acad'... Je fais un aller-retour jusqu'au début du défilé. Pfiou ! on est beaucoup ! Ils ont l'air tous sympas et en forme. Mais je préfère les voir ici que les inviter à bouffer. J'ai beau être la reine des buffets, j'assurerais pas.

14 h 30, je retrouve enfin mes potes ! Ils sont arrivés en retard... On se retrouve en queue de cortège. Avant Paris et l'Ile de France quand même. Dans l'air, il y a de l'enthousiasme, de la créativité, de la motivation. De la motiv' il en faudra aux alentours de 15 h 30 quand à Port-Royal la pluie se met à tomber comme bovin qui pisse. Un sac poubelle syndical par dessus mon manteau qui ne s'avère pas si imperméable que ça, et nous voilà partis au pas presque de course. Du coup, on est arrivé à l'heure à Bastille, mais "soaked" ! Heureusement j'avais un rendez-vous sympa avec des bloggeuses de l'éducnat, et dans le café où on était j'ai réussi à faire sécher mon manteau sous des espèces de résistances incandescentes qui dégagent une chaleur incroyable.

Un jeu, si vous vous reconnaissez sur une des photos.  Faites-moi signe, et comme aurait dit Coluche, vous aurez gagné ... un.... CONCOURS !medium_100_1777.JPGmedium_100_1778.JPG

 

 

 

 

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La dernière photo est pour Sarah. J'ai appelée très fort, mais elle n'a pas répondu... (T'étais pas dans le car, Sarah ?)

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Ma note est longue comme une manif de 25 000 personnes !

mercredi, 17 janvier 2007

A propos des lois

A partir du 1er février, il sera complètement interdit de fumer dans mon établissement. En soi, c'est plutôt une mesure salutaire. Quand je suis arrivée dans ce lycée il y a douze ans, c'était déjà interdit partout dans l'établissement, et le fait de devoir sortir, d'avoir à fumer devant les élèves, tout cela, ajouté à la pression médicale, m'a aidé à arrêter de fumer. Mais je n'étais pas une adolescente.

Cependant une foule devant un lycée à chaque inter-classe c'est dangereux. (élèves fauchés par des voitures, personnes étrangères au lycée et venant faire des trafics illicites s'infiltrant facilement, sans compter une incompatibilité avec le plan vigi-pirate orange toujours en vigueur !)

Donc il y a environ cinq ans nous avons créé un "espace" où fumer est toléré. Il y a des bancs, des grands cendriers en béton, donc pas de mégots par terre, des peintures murales sur les murs qui l'entourent et même un toit qui protège nos élèves partiellement des intempéries. Cet espace est en plein air, loin des bâtiments de cours, mais à portée d'oeil de nos CPE, bref, presque l'idéal. (l'idéal étant que nos élèves ne fument pas, évidemment.)

Mais, le 1er février, nous reverrons la foule devant le lycée, les mégots par terre (seule la municipalité a pouvoir d'installer des cendriers à cet endroit...), et nos élèves qui s'étaient déjà mis à sortir sans arrêt suite à la loi sur l'interdiction de vendre des produits sucrés, vont avoir une raison de plus pour ne pas rester à l'intérieur.

L'intérêt pour les élèves ? Ils seront plus près... du bureau de tabac qui se trouve à 100 mètres et qu'ils ont découvert depuis qu'ils y achètent leurs Mars et leurs Bounty !  Et les non-fumeurs vont les accompagner. Ce sont leurs potes ! Grâce aux rencontres multiples dans la foule, ils vont aussi pouvoir varier plus facilement ce qu'ils fument.

Quitte à être répressif sans réfléchir, ne pourrait-on pas interdire la vente du tabac purement (ah, je l'ai choisi celui-là !) et simplement ?

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Mais le tabac rapporte sans doute trop au monsieur sur la photo et aux lobbies qui l'influencent.

Une consolation : une élève a demandé à garder l'espace comme lieu de convivialité et a proposé qu'on mette des fleurs dans les cendriers. Accepté !

samedi, 16 décembre 2006

Produits estampillés 2006

Une réunion de parents ça commence à 16 h, et si on a de la chance, et une seule classe de seconde, on arrive à s'échapper vers 20 h 30. Je crois bien que certains collègues ont dû faire "nocturne" jusqu'à 22 h.

Une élève qui plafonne à 7 de moyenne toutes moyennes confondues, me dit :"Ah mais là, je vais me mettre au travail ! D'ailleurs hier, j'ai bossé de 21 à 23 h 30." Le père : "Oui, mais c'est parce que je t'avais privé d'Emècène ! Oui, parce que E. elle est sans arrêt sur Emècène, et comme sa mère et moi on rentre qu'à 20 h... Et puis même le soir, elle veut pas arrêter, c'est tout juste si elle vient manger. Même quand elle fait ses devoirs, elle a son livre sur les genoux, mais elle est sur Emècène." Moi :" Mais enfin, tu ne peux pas commencer par faire tes devoirs, rien qu'une heure par jour, et seulement après, allumer l'ordinateur ???" E. : "Ah, ben non, parce qu'avant y'a des séries à la télé." Moi : "Eh bien ne regarde pas les séries !" E. : " Ah, ben non, je peux pas, moi j'aime les séries." Moi : "..." E. : "Mais là, j'ai décidé, je vais travailler deux heures par jour !" Moi : "Donc tu vas arrêter la télé et Emècène !" E. : "Non."

Sur ce, son portable a dû vibrer dans sa poche. Elle l'a sorti. J'ai râlé. Pas son père. Et elle n'a vraiment pas compris pourquoi je ne trouvais pas ça normal.

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Par ailleurs, un garçon qui bosse comme un malade sans résultat, et dont la maman n'arrivait pas à ne pas répondre à mes questions à sa place, bien qu'à chaque fois il râlât et se tapât bruyamment la main sur la cuisse en signe d'énervement, ne prend pas moins de six heures trente de cours particulier par semaine ! J'ai essayé d'expliquer qu'il vaudrait mieux qu'il prenne ce temps pour réfléchir, même seul, sur les leçons et exercices qu'on lui donne... mais c'est dur de jouer les rabat-joie, quand des parents dépensent tout leur fric pour faire vivre AKA-DO-MI-AH !

Un élève moyen assez sérieux à qui j'ai dit : "Question travail c'est satisfaisant, tu es sérieux et actif en classe, mais il faudrait seulement que tu arrives à accepter les remarques sans te bloquer et faire la tête. Ca te prend de l'énergie et du temps." Lui, rouge d'offuscation  : "Là, je ne suis pas d'accord avec vous, j'accepte très bien les remarques". J'ai cru que j'allais éclater de rire. Je ne l'ai pas fait.

Il y en a eu 20 autres, mais j'ai pitié de vous.

jeudi, 15 juin 2006

MITIGEE

 JE ME SENS SATISFAITE :

Je viens de prendre un cours particulier de trois heures d'informatique pratique ! Ma gentille stagiaire a donné de son temps et de sa patience. Et je sais scanner, retoucher des photos, et puis modifier un fichier son. Ca vous parait sûrement futile, mais pour une prof d'anglais, c'est Byzance. L'an prochain je vais avoir des séances de compréhension orale et de répétition en labo, top quality ! Et puis mes transparents home-made vont faire réagir mes élèves du feu de dieu. Bon, même si je suis une prof réac et frileuse qui fait sa mauvaise tête et veut pas entrer dans le système des groupes de niveau de compétence du Cadre Européen Commun pour l'Enseignement des Langues (topo à venir sur le blog de MarianneKipleur dès que j'aurai relu et synthétisé la circulaire), je crois que mes élèves ne perdront pas trop leur temps.

MAIS...

D'un côté on nous demande de plus de temps et d'énergie en évaluation, réunions, pédagogie, suivi individualisé des élèves, et finalement au bout du compte on nie complètement notre travail, sans justification. J'ai rencontré le père d'une de mes élèves de seconde trois fois, je vous en ai déjà parlé, l'ai averti, puis préparé à notre décision. J'ai argumenté, et mercredi, la commission d'appel a décidé que cette élève passerait en 1 ES... Il n'y avait que 3 cas d'appel dans notre lycée, sur 10 classes de seconde ! La Commission a donné une décision contraire à notre avis à chaque fois. Comment après cela réellement motiver les collègues à ne pas bâcler les conseils de classe ? Comment motiver les élèves et leur faire comprendre qu'il y a un enjeu ? Que notre évaluation a une signification ?medium_contradiction.jpg

Pourquoi ne pas être moins hypocrite et dire qu'en seconde, comme en première, les parents peuvent choisir l'orientation de leurs élèves ?