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jeudi, 07 juin 2007

Money, money, money...

     Lundi, au matin du Conseil de Classe de mes 2ndes, 4 feuilles jaunes comprenant les voeux définitifs d'orientation de mes élèves manquaient encore.

     Je les avais distribuées deux semaines avant en indiquant clairement que je les voulais au plus tard le vendredi 1er juin. Je trouvais la date facile à retenir...

     Hier quand je les ai récupérées pour les réinscriptions dans notre lycée, ou pour monter les dossiers de ceux qui partent poursuivre leurs études ailleurs, il me manquait : 6 feuilles jaunes (les parents avaient oublié de signer pour prouver qu'ils avaient lu la décision du conseil de classe !), deux dossiers complets, et deux enveloppes timbrées. J'avais donné la liste des pièces à apporter une semaine auparavant. Les dossiers de réorientation doivent arriver à destination le 11 juin !

     Conclusion : l'an prochain, nous établirons un tarif d'amende pour les retardataires, comme aux Impôts, quand nous sommes en retard pour déposer notre déclaration.

     Ah ! Non ! Nous, on n'a pas le droit ?!!!

     Pourtant, il me semble que contrairement au fait que l'orientation décide de la vie future des élèves, l'argent est devenu le seul argument efficace.

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mercredi, 23 mai 2007

Moi aussi, je peux faire des colliers...

Virgibri, et la vilaine, vous n'êtes pas les seules à trouver des perles dans vos copies. Voici celles de mes élèves :

Dans une traduction en seconde...

"Nous ni sommes pas."

"il lui parlat mèchement."

C'est peut-être de là que vient l'expression "avoir un cheveu sur la langue" ?

Et en anglais...

"It exist for a long time ago !"

 "A blog is a dairy on the internet."

Pas étonnant que certains pensent qu'on peut faire son beurre grâce à la blogosphère !

"You are on the good voice !"

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dimanche, 01 avril 2007

Je ne peux m'empêcher de parler politique.

Vendredi, notre ministre a écrit aux douze candidats pour leur faire part de son propre bilan de son propre travail.  

"J'ai souhaité vous transmettre le bilan de la politique menée au service de l'Ecole pendant les sept cents jours au cours desquels j'ai eu l'honneur de travailler à la réussite des jeunes Français et à la mobilisation d'un million
et demi de fonctionnaires dont j'ai pu mesurer l'engagement",
leur a-t-il écrit.

De quoi est-il fier ? De nous avoir mobilisés contre lui ?

Dans ce cas je me réjouis qu'il soit conscient de mon engagement.

Quant à la réussite de mes élèves, désolée, mais s'ils ont leur bac cette année, il n'y sera pour rien.

Aujourd'hui, il soutient le candidat de l'Uhaimepé. Quel bilan !

Si quelqu'un peut me transmettre la version intégrale du bilan, que Le Monde ne publiait pas, j'en serai ravie.

PS : chers collègues, n'oubliez pas de signer la pétition contre son décret à gauche de cette note pour lui prouver notre motivation et notre engagement.

mardi, 27 mars 2007

LE CA C'EST ASSEZ CA !

Je suis rentrée il y a quelques minutes d'un Conseil d'Administration particulièrement soporifique. J'ai de quoi comparer, en 24 ans de boulot dans l'éducnat, il n'y a eu que trois années (dont celle de stage !) où je n'ai pas été élue.

J'ai pensé à Virgibri quand quelqu'un (qui travaille dans l'établissement, mais pas un prof, Virgibri) a dit que "cent z'élèves" participaient à je ne sais plus quel projet. On a eu droit à la lecture du Compte Financier, et on a échappé de justesse à la sempiternelle question sur le CNASEA et le FARPI, dont personne ne sait ce que c'est malgré toutes ces années de CA, mais dont on se fout royalement de toutes façons.

Je ne vous dirai pas tout ce qu'on a acheté ou reçu en subventions parce que ce serait ne pas respecter mon devoir de réserve. C'est vrai que ce qu'on dépense en chauffage, et la marque de frites qu'on choisit pour la cantine, c'est top secret !

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Au moment des questions d'ordre un peu plus pédagogique, je me la suis pétée grave en racontant que Samedi un de mes anciens élèves (d'origine anglaise) actuellement étudiant dans une grande école Londonienne, a dit qu'il regrettait le pragmatisme des profs français. Comme quoi, l'européanisation de l'enseignement n'est peut-être pas indispensable ?

Là, je suis carrément HS, et comme en rentrant j'ai appris que demain c'est la journée internationale du sommeil, je vais de ce pas lui apporter ma contribution.

21:45 Publié dans educnatralbol | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : vive la vie, CA

samedi, 17 mars 2007

KOMENKIFON POUR KONNETRE SI BIEN LE BLEME ?

Je connais les Fatals Picards depuis peu, le jour où j'ai regardé la sélection de la chanson de l'Eurovision. Déjà avec la chanson sélectionnée, je les avais trouvés très bien, mais là.... CHAPEAU !

C'est pas possible, c'est des jeunes profs qu'ont déjà démissionné et se sont recyclés !!!!

Quelqu'un peut me confirmer ?

vendredi, 16 mars 2007

NOTE DESABUSEE ET QUI VA SUREMENT VOUS LASSER DES LA DEUXIEME LIGNE... MAIS TANT PIS !

Je ne sais pas quoi faire pour mardi.

On nous change notre statut. Nous allons travailler plus, gagner moins, pour certains, enseigner une matière pour laquelle nous ne sommes pas formés. Les TZR bossent parfois sur trois établissements, éloignés de 70 kilomètres !!! Ils ne touchent quasiment rien pour leurs déplacements, et on s’en fout s’ils n’ont pas le temps de bouffer, de connaître leurs collègues… On veut formater notre enseignement.  Notre "avancement" se fait sur des critères dont on ne nous informe pas, et "à la tête du client". On nous demande d'être "rentables". Les suppressions de postes s'en suivent par dizaines...

Dans mon lycée beaucoup de profs se plaignent des grèves à répétition. Les parents aussi.

On me dit « il y a d’autres moyens de protester ».

Ok, mais quand on propose quelque chose de différent. Même pas un boycott, mais une rétention de notes du bac blanc, seulement 7 profs signent pour dire qu’ils sont partants…

Alors on a fait le bac blanc, et on donnera les notes.

Et les élèves seront contents. Et les parents aussi. Et le ministre aussi.

Ils n’auront pas besoin d’aller manifester dans la rue pour réclamer un bac blanc !

Ca, ça m’a mis laissée le cul par terre…

(Comme image de la jeunesse revendicatrice, ça m’a rappelé les « Jeunes Giscardiens » quand j’étais en seconde ! Le même genre d’antinomie…)

Pour calmer l’inquiétude de ces jeunes, puis-je leur faire remarquer qu’il y a quelques années, le bac blanc n’existait pas et que les élèves réussissaient leur bac quand même ?

Que tout le temps que j’ai passé à sélectionner un sujet, le relire, établir un corrigé et un barême en concertation avec une collègue, taper tout ça, le photocopier. Organiser les oraux, hors épreuves écrites, sans que ça tombe en même temps que les oraux des autres langues… Que tout le temps que je vais passer à corriger mes 46 copies rédigées chacune en trois heures… Tout ce temps et cette énergie, dis-je, j’aurais pu l’utiliser à faire au moins deux ou trois devoirs d’une heure (certes), mais adaptés à la progression de mon groupe classe, pour les préparer encore mieux au baccalauréat !

Alors comme je veux qu’on me compte comme mécontente, puisque les négociations ne sont pas possibles, que les moyens autres que la grève sont attaqués tout autant, eh bien je crois que je n’irai pas travailler mardi. Je ne culpabiliserai pas puisque je perdrai pour la peine un trentième de mon salaire mensuel, et que du coup, j’aurai un peu plus de temps pour corriger mes copies de bac blanc !

De plus je me sentirai solidaire des établissements où ça bouge vraiment.

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(Je sais, il y a bien pire sort  dans le monde, que le mien et celui des profs, même les TZR,  mais il me semble que vos enfants méritent mieux que ça.)

vendredi, 16 février 2007

En quel siècle cette publicité a-t-elle été conçue ?

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Quand je pense que j'ai été obligée de distribuer ça à mes élèves... Ca se trouve dans la brochure nationale Onisep, "Que faire après la classe de seconde ?"

Je dois dire que si j'étais ado et que je voie quelles chaussures on pense que je porte aujourd'hui, et surtout quelles chaussures je devrai porter quand je serai dans le monde du travail, je ferais un autodafé de la brochure, j'enfilerais mes Converse rouges que j'adore, pourtant je suis une fille, c'est grave Docteur ?, et je m'enfuirais loin de tous ces gens du ministère qui ont encore tant de clichés dans la tête !

Comme l'a judicieusement fait remarquer une de mes collègues, il ne manquait plus qu'un prix plus élevé sur la boîte "filles" que sur celle des garçons pour leur faire comprendre bien vite que d'une part elles gagneraient moins que les mecs et d'autre part, c'est bien connu, elles dépensent comme des folles.

Tout cela est financé et commandité par notre gouvernement, qui fait une pub mâle et une pub femelle parce que l'égalité entre les sexes à l'école pour lui, c'est une vue de l'esprit.

mercredi, 17 janvier 2007

A propos des lois

A partir du 1er février, il sera complètement interdit de fumer dans mon établissement. En soi, c'est plutôt une mesure salutaire. Quand je suis arrivée dans ce lycée il y a douze ans, c'était déjà interdit partout dans l'établissement, et le fait de devoir sortir, d'avoir à fumer devant les élèves, tout cela, ajouté à la pression médicale, m'a aidé à arrêter de fumer. Mais je n'étais pas une adolescente.

Cependant une foule devant un lycée à chaque inter-classe c'est dangereux. (élèves fauchés par des voitures, personnes étrangères au lycée et venant faire des trafics illicites s'infiltrant facilement, sans compter une incompatibilité avec le plan vigi-pirate orange toujours en vigueur !)

Donc il y a environ cinq ans nous avons créé un "espace" où fumer est toléré. Il y a des bancs, des grands cendriers en béton, donc pas de mégots par terre, des peintures murales sur les murs qui l'entourent et même un toit qui protège nos élèves partiellement des intempéries. Cet espace est en plein air, loin des bâtiments de cours, mais à portée d'oeil de nos CPE, bref, presque l'idéal. (l'idéal étant que nos élèves ne fument pas, évidemment.)

Mais, le 1er février, nous reverrons la foule devant le lycée, les mégots par terre (seule la municipalité a pouvoir d'installer des cendriers à cet endroit...), et nos élèves qui s'étaient déjà mis à sortir sans arrêt suite à la loi sur l'interdiction de vendre des produits sucrés, vont avoir une raison de plus pour ne pas rester à l'intérieur.

L'intérêt pour les élèves ? Ils seront plus près... du bureau de tabac qui se trouve à 100 mètres et qu'ils ont découvert depuis qu'ils y achètent leurs Mars et leurs Bounty !  Et les non-fumeurs vont les accompagner. Ce sont leurs potes ! Grâce aux rencontres multiples dans la foule, ils vont aussi pouvoir varier plus facilement ce qu'ils fument.

Quitte à être répressif sans réfléchir, ne pourrait-on pas interdire la vente du tabac purement (ah, je l'ai choisi celui-là !) et simplement ?

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Mais le tabac rapporte sans doute trop au monsieur sur la photo et aux lobbies qui l'influencent.

Une consolation : une élève a demandé à garder l'espace comme lieu de convivialité et a proposé qu'on mette des fleurs dans les cendriers. Accepté !

lundi, 18 décembre 2006

Ma Manif

On était 300 selon la télé, pas plus de 400 selon moi, et sûrement 150 selon la police et notre ministère.

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Pas vraiment d'actualité, comme illustration, mais je l'aime bien.
  
Il faisait froid, mais marcher entre gens motivés, cela réchauffe !

Un collègue un peu naïf s'offusquait que la télé ait dit que l'heure de labo des profs de physique servait à balayer les salles. Il n'a jamais regardé les infos de France 2, lui, ou quoi ?

Ce soir à France 3 ils ont parlé de trois heures de cours en plus, mais sans expliquer le pourquoi du comment...  Ils n'ont pas non plus annoncé le pourcentage de grèvistes, pourtant sûrement plus important que celui des manifestants. La prochaine manif sera nationale, le 20 janvier si j'ai bien retenu la date, et j'espère que les collègues qui ont préféré faire leurs courses de noël cet après-midi, prendront les bus affrêtés par les syndicats et iront à Paris !

Moi, je peux vous dire que l'an prochain, j'enseignerai le français ou l'allemand quelques heures si ça arrange mon chef d'établissement. Que j'aurai sûrement 8 groupes/classes au lieu de 6, donc plus de cours à préparer, et plus de copies à corriger, même si les groupes sont de 20 élèves*. Que je ne pourrai plus être professeure principale, puisqu'en langues on n'aura plus de classes entières. Que tout cela correspondra à une baisse de salaire substantielle que je n'ai pas encore calculée, de peur de faire une dépression. Que mon banquier à qui je rembourse un emprunt, ne reverra certainement pas le montant de mes mensualités.  Que vos enfants ne pourront plus faire de sport scolaire le mercredi après-midi, et que si ça les branche, il vous faudra les inscrire en clubs. Je pourrais sûrement vous en dire encore plus, mais ce soir je suis fatiguée.

*Les groupes de 20 élèves cela ne concerne que les profs de langues, en terminale cette année déjà (c'est pour ça que j'ai un groupe à 21) et bientôt pour les secondes quand on travaillera par groupes de niveaux de compétence, ce qui entraînera des réunions en pagaille !

samedi, 16 décembre 2006

Produits estampillés 2006

Une réunion de parents ça commence à 16 h, et si on a de la chance, et une seule classe de seconde, on arrive à s'échapper vers 20 h 30. Je crois bien que certains collègues ont dû faire "nocturne" jusqu'à 22 h.

Une élève qui plafonne à 7 de moyenne toutes moyennes confondues, me dit :"Ah mais là, je vais me mettre au travail ! D'ailleurs hier, j'ai bossé de 21 à 23 h 30." Le père : "Oui, mais c'est parce que je t'avais privé d'Emècène ! Oui, parce que E. elle est sans arrêt sur Emècène, et comme sa mère et moi on rentre qu'à 20 h... Et puis même le soir, elle veut pas arrêter, c'est tout juste si elle vient manger. Même quand elle fait ses devoirs, elle a son livre sur les genoux, mais elle est sur Emècène." Moi :" Mais enfin, tu ne peux pas commencer par faire tes devoirs, rien qu'une heure par jour, et seulement après, allumer l'ordinateur ???" E. : "Ah, ben non, parce qu'avant y'a des séries à la télé." Moi : "Eh bien ne regarde pas les séries !" E. : " Ah, ben non, je peux pas, moi j'aime les séries." Moi : "..." E. : "Mais là, j'ai décidé, je vais travailler deux heures par jour !" Moi : "Donc tu vas arrêter la télé et Emècène !" E. : "Non."

Sur ce, son portable a dû vibrer dans sa poche. Elle l'a sorti. J'ai râlé. Pas son père. Et elle n'a vraiment pas compris pourquoi je ne trouvais pas ça normal.

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Par ailleurs, un garçon qui bosse comme un malade sans résultat, et dont la maman n'arrivait pas à ne pas répondre à mes questions à sa place, bien qu'à chaque fois il râlât et se tapât bruyamment la main sur la cuisse en signe d'énervement, ne prend pas moins de six heures trente de cours particulier par semaine ! J'ai essayé d'expliquer qu'il vaudrait mieux qu'il prenne ce temps pour réfléchir, même seul, sur les leçons et exercices qu'on lui donne... mais c'est dur de jouer les rabat-joie, quand des parents dépensent tout leur fric pour faire vivre AKA-DO-MI-AH !

Un élève moyen assez sérieux à qui j'ai dit : "Question travail c'est satisfaisant, tu es sérieux et actif en classe, mais il faudrait seulement que tu arrives à accepter les remarques sans te bloquer et faire la tête. Ca te prend de l'énergie et du temps." Lui, rouge d'offuscation  : "Là, je ne suis pas d'accord avec vous, j'accepte très bien les remarques". J'ai cru que j'allais éclater de rire. Je ne l'ai pas fait.

Il y en a eu 20 autres, mais j'ai pitié de vous.

jeudi, 30 novembre 2006

Serrés, mais efficaces !

De la méthode à adopter pour entrer ses notes sur sa disquette :

 

1. Repérer une heure où il n’y a pas plus de cinq enseignants qui veulent s’atteler à cette tâche. (Nous sommes 85 enseignants, et il y a 5 postes.)

2. Pour s’asseoir, se mettre d’accord avec le collègue derrière nous, et qui nous tourne le dos, pou r dire « droite » ou « gauche » pour indiquer la direction que vont prendre nos postérieurs, sinon, c’est la collision assurée.

3. Vérifier rapidement que l’ordinateur devant lequel on s’installe n’est pas en panne. (à l’instinct, c’est encore plus dur que de choisir la bonne file de caisse au supermarché !) S’il l’est on se retrouve le dindon de la farce, bien que Thanksgiving soit passé et Noël pas encore là…

4. Sortir son cahier de notes et trouver une astuce pour qu’il tienne verticalement entre la tour et l’écran par exemple, parce que posé sur la table, c’est impossible, trop petite !

5. Une fois qu’on a commencé, ne pas montrer que l’on tape vite, que l’on sait parfaitement se servir du logiciel, car sinon, Caliméro, la vieille collègue de maths réfractaire à l’informatique, ou Timide, le jeune stagiaire d’HG viennent vous interrompre, ou mieux, vous hèlent pour demander de l’aide, des explications, et vous pouvez attendre une prochaine heure libre pour vous remettre à VOTRE travail, car l’heure est vite passée…

6. Si vous imprimez, comme il n'y a qu'une imprimante reliée à tous les ordinateurs, vérifier que dans la panique les sus-nommés ne vous piquent pas vos feuilles.

 

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(Photo : eux aussi sont serrés, mais en ligne. Si vous n'avez pas compris notre merveilleux agencement, je vous enverrai un plan par mail personnalisé.)

Dans ces conditions, vous comprendrez aisément que je ne peux en aucun cas blogger sur mon lieu de travail !

Mais on ne peut pas ne faire que se plaindre. L'exiguïté de la salle et et l'utilisation intensive des PC crée dans ce lieu une véritable chaleur. Qu'y a-t-il à redire ?

mercredi, 29 novembre 2006

Dans Conseil de classe, il y a "Seil de classe" !

Ca y est nous entrons dans la période des conseils de classes, période qui demande du courage et de la constance. Mon premier (non, ceci n’est pas une charade) était lundi. A la fin de ma journée XXL, un bonheur. Je soupçonne notre proviseure-adjointe de passer un long moment de solitude à choisir les dates des conseils de manière à ce que cela ne nous fasse rater aucune heure de cours, et elle y parvient. Comme j’étais prof principale, lundi, j’avais utilisé mes heures de pause pour faire ma synthèse : Relire tous les bulletins pour trouver l’appréciation générale qui sera juste, convaincante, pas traumatisante, mais qui donne quand même la hauteur des efforts à fournir ! Le conseil s’est plutôt bien passé. Le matin avec la classe on avait « préparé » le conseil. En général je les laisse en autonomie pendant une demi-heure, et la deuxième demi-heure nous discutons des questions écrites au tableau par les délégués. L’an dernier il y en avait plein le tableau, des drôles, des méchantes, des variées. Cette année, c’était plus laconique : Français : trop de travail. Maths : devoirs trop difficiles. Espagnol : mauvaise méthode de travail. Physique : ne répond pas à nos questions. La discussion qui s’en est suivie fut houleuse, car dans aucun des cas les élèves ne se remettent en cause. Moi : « vous en avez parlé à votre prof d’espagnol ? Je vous avais dit de le faire il y a 15 jours déjà. » Eux : « Non, mais ses méthodes sont nulles ». Moi : « Vous savez qu’en physique, le but du TP c’est de vous rendre autonome ? » Eux : « Oui, mais quand on lui demande, il dit que c’est à nous de trouver », c’est là qu’on sent que notre message passe, et d’ajouter  « Et puis la preuve que les devoirs de maths sont trop difficiles, c’est que la majorité de la classe n’y arrive pas !!! » Moi : « Et vous ne vous êtes pas dit que peut-être la majorité de la classe avait de grosses lacunes en maths et/ou ne travaillait pas assez ? » Non, ils ne se le sont pas demandé. Tout ça s’est passé dans une ambiance électrique, avec larmes d’une des délégués. Je m’attendais donc au pire pour le conseil lui-même, récriminations diverses, soutien de ces récriminations par les familles dans leurs questions aux fédérations de parents. Mais non, ce fut plutôt serein, un peu long à cause du témoignage autobiographique d’un des parents présents qui a confondu notre réunion et « Ca se discute », mais sinon, les interventions furent très pertinentes. Nous attendons donc « mieux » au deuxième trimestre !

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dimanche, 12 novembre 2006

A la manière des Deschiens ! 3615 code KINENVEU

 

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Pendant le repas j’ai regardé un de mes DVD favoris qui m’a inspiré cette note.

 

François Morel : « Yolande, notre ex-ministre de l’Education Nationale Laïque ! a décidé d’interviouver Ed le Cheval qui parle à propos des collèges et lycées où les profs bossent 17 heures et rentrent regarder des conneries à la télé et glander… »

 

Yolande : « Oui, dans la rubrique « Qui n’enveut », un vieux prof qui n’en veut ! Ed ! Passque y’en a marre des profs qui foutent rien. »

 

François Morel : « Bonjour Ed, vous vous appelez comment ? »

 

Ed : « Ed ».

 

François Morel : « Taisez-vous Ed ! Vous plaignez pô ! Vot’ minisse a décidé de vous faire travailler 35 heures par semaine, avec 35 élèves par classe, en vous offrant 35 litres de Gibolin par mois ! »

 

Yolande : « Et v’nez pas vous plaind’, vos élèves aiment de plus en plus le cinéma, y vous filment avec leurs téléphones portables, y font preuve d’initiatives artistiques en redécorant vos voitures à coup de rayures et de tags, y sont poètes et font rimer photocope avec salope ».

 

François Morel : « Ah, désolé, Ed le cheval qui parle, vous avez pas eu le temps d’essprimer vos idées. Mais on est sûr que vous continuerez à travailler avec beaucoup d’enthousiasse ! Mais surtout on voulait vous dire que maintenant y’aurait pus d’heures sup’, donc, a s’raient pus payées une misère ! C’est-y-pas une bonne nouvelle ?  En plusse comme les cours seront plus préparés, mais pré-machés et sponsorisés par Mac Do, vous aurez le temps de passer chez les parents leur donner les notes de leurs enfants. Quand y'z'auront des bonnes notes vous aurez une prime, en chafouette et en michachon de la fromagerie Morel ! »

 

Ed : « Ben… »

 

Yolande : « Et si vous savez pas quoi faire au printemps, votez pour moi, ça s’ra pire ! Si, si, c’est possibe ! »

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[Bruit de verre cassé.] Ouaf ! Ouaf ! Bon, alors !!!!

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mardi, 18 juillet 2006

MERCI THANKS GEOOORGES !!!

Avec toutes ses explications super extra simplissimes pour la prof moyenne mais qui cherche qu'à progresser que je suis, et sur le bel ordinateur presque neuf que j'ai et où j'ai trouvé tout ce qu'il fallait j'ai réussi à vous transformer la photo dont à laquelle j'avais fait référence et qui me fait me bidonner. Je sais plus où je l'avais trouvée à l'origine, mais félicitations à son auteur !

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samedi, 24 juin 2006

REFORME : Vive l'Europe !

Aujourd’hui ma note va peut-être en rebuter certains, mais après tout mon pseudo c’est Educnat, et il faut bien que j’assume.

Donc mon sujet est le CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues).

Pour les inconditionnels son texte comprend 190 pages « lisibles » en PDF à cette adresse :

 

http://www.ac-poitiers.fr/anglais_lp/textes/ouverture/cecr-hyper.pdf

Il y a également une circulaire récente :

http://www.education.gouv.fr/bo/2006/23/MENE0601048C.htm

Et le tout est assez bien résumé sur ce site :

http://www.ac-creteil.fr/anglais-lp/Enseignement/Cadre.htm

 

Pour ceux qui n’auront pas le temps ni l’envie de lire tout cela, sachez qu’il a bien fallu qu’on le lise, qu’on nous demande ensuite de nous concerter pour une mise en place propre à chaque établissement, que l’on nous encourage à le mettre en place dès maintenant, mais que cela ne sera obligatoire qu’à la rentrée 2007 (« sauf si trop peu de gens s’y sont mis dès maintenant ce qui entraînerait un retard » phrase malencontreuse, mais parfaitement entendue par notre équipe lors d’une réunion récente ! et qui nous laisse un espoir : Si bcp de gens traînent, cela ne sera peut-être pas rendu obligatoire ? )

 

Ce que j’en ai compris et conclu :

Nous allons travailler en face de groupes de 20 élèves maximum (chouette !), nous allons travailler par groupes de niveaux de compétence, (définition à voir dans les textes ci-dessus), que l’évaluation se fera par tests communs à tous les groupes qui pourront donc voir leur composition modifiée à un rythme propre à chaque établissement (tous les mois, deux mois, trimestre ?), que notre enseignement se fera en fonction d’objectifs (cela n’est pas nouveau) pour lesquels nous définirons les tâches nécessaires pour les atteindre, et enfin l’accent sera mis sur l’oral (prise de parole en continu et interactivité), alors que les examens ne changent pas et sont à l’écrit pour la plupart. C’est pourquoi il est prévu une évaluation par certification (genre Institut Goethe ou Université de Cambridge), mais pour l’instant cela est possible pour tous les volontaires en allemand parce que c’est gratuit, mais pas en anglais parce que c’est payant et cher.

Si l’on se lance dans l’expérience, cela implique :

-         Une lourdeur au niveau de l'emploi du temps : Toutes les classes doivent être en « barrette » pour les langues, tenant compte du fait que la notion LV1/LV2 aura disparu et que les groupes seront modulables.

-         Un temps de concertation important en plus des cours pour les profs : évaluation, composition des groupes, mise en place d’une progression et de contenus communs…

-         Des groupes de 20 élèves (donc il faudra plus d’enseignants).

Cette dernière mesure parait à première vue idyllique, mais elle entraîne :

-         L’impossibilité de participer à des projets interdisciplinaires, pourtant encouragés jusqu’à maintenant, dans le cadre d’une classe, les autres matières ne fonctionnant pas comme nous.

-         La fin de la cohérence pédagogique pour les voyages linguistiques, qui jusqu’à  maintenant devaient concerner un groupe classe. A présent les élèves viendront forcément de plusieurs groupes différents, amenés à être modifiés dans l’année.

-         La suppression du droit à être professeur principal. Ce qui représente un déni de notre rôle d’éducateur, de notre droit à connaître bien nos élèves, et, sans être mesquin, une perte salariale importante. Un IPR me l’a rappelé sans ménagement, je suis « d’abord professeur de langue, ma fonction de professeur principal n’est qu’un chapeau. »

-         Pour finir le nombre de groupes/classes par professeur sera plus important. Nous serons amenés à enseigner à 8 ou 9 groupes, que l’on connaîtra beaucoup moins bien, cela augmente le nombre de préparations et de copies malgré l’effectif de 20 élèves.

 

Je ne suis pas contre une réforme, mais lors de la dernière réunion d’informations, j’ai eu nettement la sensation que cette réforme imposée par l’Europe dans un jargon abscons et bourré d'anglicismes (qui reprend des anciens termes, mais avec des sens différents !) visait surtout un aspect fonctionnel et pratique des langues (du genre de ce qui se fait chez Berlitz actuellement, que je ne méprise aucunement, mais répond à des besoins d’entreprises et non d’élèves de lycée), et abandonne tout l’aspect réflexion linguistique, ou analyse littéraire qui existe aujourd’hui. De plus elle annonce la fin d'une éducation "nationale" puisque chaque établissement aura sa propre application de la réforme.

J’espère me tromper.

jeudi, 22 juin 2006

Qui c'est qu'a dit quoi ?

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Comme je l'ai déjà dit dans mon lycée, il n'y a pas d'amicale. Enfin il n'y en a plus. Pour des raisons mystérieuses. Tout cela s'est passé au début que je travaillais là, et les non-dits étant monnaie courante dans notre établissement, personne n'a rien compris mais tout le monde essaie d'organiser chaque année un repas (voir ci-dessus la folle ambiance) avec moultes maladresses, gaffes, erreurs de stratégie, etc.
Cette année ça recommence !
Trois collègues partant en retraite l'idée était qu'on voulait faire un truc vraiment sympa (si, si, c'était l'intention première), dehors, barbecue, et tout, et tout. Trois personnes signent une invitation informant les profs, mais oublient l'essentiel : prévenir l'administration, inviter le personnel non-enseignant, demander l'autorisation d'utiliser les locaux et matos du lycée. Evidemment chaque personne pensait qu'une des deux autres s'en était chargée.
Moralité, il n'y aura peut-être pas de repas...
Avec les 20 euros par personne on peut peut-être aller manger une pizza arrosée d'un verre de Chianti ?
Mais 50 personnes à caser dans un restau, c'est coton, sans prévenir.
(Oui, on est environ 90 profs, mais y'en a que 50 inscrits. Ca, c'est de la convivialité !)

mercredi, 07 juin 2006

Ma première journée sans élèves

Eh bien elle a duré longtemps cette journée ! En fait une première heure (à 8 heures...) consacrée à la réinscription de mes élèves de seconde. Dans mon bahut c'est le prof principal qui fait ce boulot fastidieux de ramasser les dossiers où il manque toujours une signature par ci, un renseignement par là, les parents ne lisant pas plus les consignes que leurs enfants. Mais ça c'est passé dans la bonne humeur, enfin jusqu'à ce que le CPE vienne "m'aider". Là il s'est mis à leur aboyer dessus en hurlant leurs noms de famille. D'un côté dans ce genre de situation j'ai honte de notre corporation, mais d'un autre je me dis que mes élèves sont obligés de me trouver sympa avec la comparaison. Faut dire que notre CPE a de la bouteille et des certitudes. Pour vous dire, je l'ai eu comme pion de ma  5ème à ma 3ème ! Enfin finalement avec sa grande gueule et le stress qu'il leur a mis, j'ai bien perdu un quart d'heure.

 

Le reste de la journée je l'ai passée à feuilleter des Time, Newsweek, à surfer sur le net sérieux (de toutes façons avec les filtres j'aurais pas pu communiquer avec vous) pour trouver des sujets d'oral pour le BTS que je vais faire passer à 3h30 de chez moi mardi prochain. Mes recherches terminées, j'ai découpé, imprimé, collé, numéroté, officialisé, photocopié. Bilan : 6 heures de travail, coupées par un repas pour une fois très sympa à la cantoche. Tout le monde était plus détendu que d'hab' même ceux qui étaient de jury de TP.

Y'a eu une autre "récré": un rendez-vous avec un père d'élève, le frère de l'éléve, et finalement un peu en retard, l'élève aussi. C'était dans le cadre : le conseil de classe est trop méchant, nous on veut qu'elle passe en 1ère ES.

Bon 7 en HG, 6.5 en maths, pas un trimestre au-dessus de 10 de moyenne générale : on peut toujours rêver. Constat du père : A "...." ils veulent jamais changer d'idées de toutes façons, avec des cours part' elle pourra rattraper les lacunes cet été, elle travaille beaucoup. Ca, nous on est d'accord, elle s'épuise même, à mon avis elle a frôlé le burn-out, c'est pour ça qu'on lui propose de prendre un an pour assurer et se retrouver. Bon y'a pas vraiment eu de dialogue, la proviseure adjointe s'en est pris plein la gueule d'agressivité et on va en appel...

Bon tant pis pour le collègue qui me remplace parce que moi je serai sur la route du retour du BTS.

Non, le pire c'est qu'il n'ira sûrement pas pour rien, je vois deux autres parents demain.

Vous l'entendez pas, mais moi j'écoute Gilbert Laffaille...

21:25 Publié dans educnatralbol | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Enseignement

vendredi, 26 mai 2006

MISSION SPECIALE (Part two)

Oui, dans cette ville grise, j’ai flippé un max’. Mais si on ouvre son regard on apprend de tout. Par exemple, j’ai appris beaucoup de choses sur le VRP . D’abord il s’arrête dans un motel, plutôt que dans un hôtel. Il a droit à un tarif « étape » dont j’ai également bénéficié. Mais contrairement à moi qui ne cherchait qu’à être seule et peinarde, le VRP reste en groupe, et boit l’apéro devant l’écran géant derrière le bar où l’on peut voir les Guignols de l’info, mais pas entendre, car le VRP parle fort, et se fout des Guignols, mais se tait et va bouffer dès que c’est fini. Au menu du VRP, dans la formule « étape », choix entre viande, viande et viande ! A ce rythme-là, ils doivent pas vivre vieux… En revanche j’ai remarqué que je m’étais levée plus tôt que la plupart des VRP pour être à l’heure au lycée. Bon, si un VRP veut me donner ses impressions et me rassurer en me disant que sa vie n’est pas si morose, je suis preneuse de tout témoignage !

Dans  les images Google, quand on cherche "VRP", c'est lui qui apparait. A vrai dire je crois bien que c'est lui que j'ai vu au motel.

Oral de maths en anglais, tout un programme. Nos scientifiques ont encore brillé : « I went in London with my classroom.” (Je lui conseillerais plutôt la caravane ou le camping-car…)

 Et quand le prof demande à l’élève d’expliquer un raisonnement : “Because we learn it ! » Bref un bonheur, une journée gratifiante côté linguistique…  Au risque de choquer et de me répéter, remplir une classe européenne à tout prix pour redorer un établissement, n’apporte rien, il vaudrait mieux travailler à donner à TOUS le moyen de s’améliorer en langue. (Plus de deux heures de cours par semaine par exemple)

Bon, je change de sujet, car là, je sens que je ne suis plus drôle.

Le rayon de soleil de cette deuxième journée fut la lecture in extenso d’un bouquin écrit par un collègue très discret puisqu’il ne nous en avait pas parlé, et qui contient des nouvelles et petites « sucreries » sur MAVILLE. J’ai adoré les petites balades où il m’a emmenée, couleur de nostalgie et d’humour. Merci Nicolas M.  

Vers 19 h j’étais de retour chez moi et ai eu le temps de préparer une petite soirée cosy à ADMV qui rentrait par le train deux heures plus tard. Le chat faisait la gueule.

Post-scriptum, à tous ceux qui ont fait le pont, moi, au boulot, j’ai pas regretté qu’on se soit cru au 11 novembre !

mercredi, 24 mai 2006

MISSION SPECIALE (Part one)

Journée inhabituelle. Stress pour tout le monde. LEVER 5 HEURES ! Oh, que c’est dur ! Heureusement ADMV me sert un petit jus de pamplemousse. Puis, alors que je sors de ma douche, un café dans la salle de bain. LE LUXE. Surtout que pour elle, ça veut aussi dire « prendre le train une heure plus tôt ». Et pour moi « deux cents kilomètres au volant ». Prenez l’autoroute qu’y disaient. Résultat : 20 bornes à 80  à l’heure sur une seule voie, pour le même prix. (Vive la privatisation !) Pause pipi, et en écoutant Nostalgie (je hurle avec les tubes et comme ça je m’endors pas), café et petit sandwich préparés avec amour par ADMV. Arrivée à destination. Le genre d’endroit que je hais.

Grisaille des pierres sans relief, ni personnalité, genre trou du cul du monde où ils ont quand même réussi à mettre un lycée … au bout de la zone industrielle ! et surtout à m’y convoquer pour que je fasse parler leurs élèves en anglais. Enfin, je dis anglais… C’est ce qui était écrit sur ma convoc’. En fait, j’ai entendu ça : « It’s enough new and it’s minus precise. » Mais l’essentiel était que « it don’t pollute » et que « it’s more good to ate. » Mais ce qui ma semblé le plus poétique, c’était les « comic radiations » (au lieu de "cosmic"). Oui, j’ai oublié de vous dire que j’interrogeais en physique. Oui, ça existe un peu partout, les sections européennes dont la DNL (Discipline Non Linguistique) est celle du seul clampin qui parle anglais ou allemand dans l’établissement. Ah, après ces spécimen, je me dis qu’Allègre avait raison de favoriser la filière « S », c’est notre ELITE .

Bon, trève de mauvais esprit. Disons que j’étais fatiguée et que la cafet’ Casino n’a pas réussi à m’empêcher d’avoir sommeil l’après-midi.

A 17 h nous avions fini de noter, recopier les notes sur les bordereaux, écrire une appréciation circonstanciée sur chaque élève ainsi que le titre du doc commenté, et nous n’avions plus qu’à rapporter tout cela au Proviseur-adjoint, individu lent et affable, qui nous a quand même fait bosser six heures et demi dans une salle réfrigérée et fourni 5 markers usés sur 6 pour le tableau blanc.

Direction l’hôtel, où j’ai réservé une chambre deux jours avant. Motel deux étoiles. (J’avais pas vu le « M » sur les pages jaunes.) Une chambre marron foncé où j’aurais pu être 3, mais « ouin !!!! » je suis toute seule… Téléphone en panne jusqu’à 19 h 30 (c’est la faute à l’ordinateur !), une fuite de chasse d’eau dans la chambre d’à côté, mais je me dis que j’ai déjà dormi près d’un torrent au Tyrol, alors je vais supporter le bruit. Un repas VRP aux frais de l’educnat (s’ils me payent d’ici 10 ans.), un réveil programmé au téléphone pour 6 h 45. Ah, sans ADMV ça va être triste !

Mes petits bonheurs dans cette soirée sinistre : le coup de fil à ADMV que j’ai enfin pu passer, et un film chilien sur CANAL +. J’ai pleuré. J’avais 15 ans quand Allende a été assassiné. Cela me parait hier.

Ne laissons pas les fachos s’exprimer sans rien dire, ou un jour nous verrons des militaires arriver au lycée pour raser la tête de nos élèves ! Dans ce film, des parents riches et de droite criaient en réunion à des parents de boursiers : « Si vous n’êtes pas contents ici, partez, foutez le camp ! ». Cela m’a rappelé un hongrois bourré de tics que je vois souvent à la télé.

lundi, 22 mai 2006

POUR L'ABROGATION DES PRIVILEGES (SUITE)

Donc, vendredi, après trois jours d’attente, le PQ est arrivé ! Un énorme rouleau blanc qu’on a posé en équilibre instable entre la chasse d’eau et le mur latéral de la cabine. Car évidemment il n’y a qu’une clé de distributeur qui s’égare régulièrement. Alors depuis chacun vit dans l’angoisse de détacher LA FEUIILE qui fera tomber le rouleau par terre !!!

Peut-on considérer ce genre d’angoisse existentielle imposée comme une forme de harcèlement moral ?

mardi, 16 mai 2006

SERVICE PUBLIC

Il y a quelques temps j'ai trouvé ça dans ma boîte aux lettres :

"COLLECTE DES DECHETS

Madame, Monsieur, L'amélioration du cadre de vie, l'environnement, le ramassage des ordures ménagères, l'organisation du tri sélectif, font partie des responsabilités de la collectivité. A dater du lundi 3 avril, le ramassage des déchets fera l'objet d'un nouveau marché. Une optimisation des fréquences et des circuits sera apportée. Cette harmonisation entraînera quelques changements sur les fréquences et jours de collecte dans votre rue. "

Suivait l'info selon laquelle les éboueurs passeraient deux fois au lieu de trois ! (Pour info, il y a vingt ans, ils passaient 5 fois, dont une fois le mercredi pour le verre !!! Bref, pour traduire la langue de bois ci-dessus, "optimisation" veut dire : moins bien pour moins cher.

QUEL RAPPORT AVEC L'EDUCATION NATIONALE ? ALLEZ-VOUS ME DIRE...
Je m’éclate dans l’Education Nationale depuis 23 ans ! 1 an de stage, 11 ans en collège, et 11 ans au lycée. Que faire des onze prochaines années ? 11 ans inspectrice ? 11 ans proviseure ?  Je dois dire qu’en 1983 je ne rejetais pas d’emblée ces options. Mais depuis notre service d’éducation public, l’est devenu de moins en moins (public !). Je vois bien que la notion de rentabilité a supplanté celle d’égalité des chances pour tous, et que ma proviseure gère son établissement comme une entreprise, et si elle pouvait « dégraisser », je pense qu’elle n’hésiterait pas. Elle a déjà commencé, comme sa hiérarchie le lui a demandé, par nous noter et nous évaluer pour une éventuelle promotion vers la « hors-classe », selon des critères flous, non annoncés, et iniques. Si nous envisagions d’évaluer nos élèves ainsi, nos inspecteurs bondiraient et nous sabreraient ! Ceci annonce certainement un avenir où nous devrons subir des entretiens pour obtenir un poste (comme au Royaume Uni), et même à plus ou moins long terme une éducation nationale totalement privée, comme France Télécom, La Poste et EDF GDF…

Allez, vous en doutez ? Je lance les paris ! Avant septembre 2023, je serai un dinosaure, de ceux qui auront gardé leur statut de fonctionnaires, parmi mes collègues engagés comme stagiaires non payés, en CDD reconductible ou non selon l’humeur du manager, ou en CPE. Et idem pour le personnel ATOS, l’infirmière, surveillants, etc. 

- Que faire contre l'illettrisme ?
- Pryvatizer !
Je croise nombre de candidats au CAPES chez les bloggeurs, qu’ils lisent bien ces lignes avant de se réjouir de leur succès !

jeudi, 27 avril 2006

Dure réalité

27 avril. Le 2 mai approche. A propos d’approche, tentons-en une… vers MON CARTABLE . Il le faut. C’est inévitable. Ca y est, je le vois, rouge dans le coin du couloir, gardant profil bas depuis que je l’ai posé là le 14 au soir. Tous les jours depuis samedi je passe à côté, comme s’il n’existait pas. Allez, je l’ouvre. J’aperçois d’abord ma trousse. Rouge aussi. On a beau être prof on n’en est pas moins esthète. A côté, les quatre cahiers de préparation dont j’ai eu besoin le 14. Et mon grand cahier. Celui-ci si on me le vole, c’est mon année scolaire qui s’écroule. Tous les ans je m’en crée un nouveau. Pour l’année 2005/2006 j’ai choisi un cahier japonais (acheté aux Halles) sur lequel j’ai collé une carte postale de pub pour une bière de Colchester, là où j’ai fait mon stage de formation continue en juillet dernier, ensuite je plastifie, et j’obtiens un cahier unique, personnalisé, Clairefontaine et Oxford n’ont qu’à se rhabiller. A l’intérieur, mes listes de classes (6 cette année), leurs notes, et les circulaires hilarantes de la proviseure, collées dans l’ordre. Les adresses internet des collègues sympas. Mon emploi du temps, celui de la seconde dont je suis prof principale, celui des assistantes. Mais ceux-là ils servent plus à rien, elles ont déjà fini leur année… Mes groupes de modules, qui alternent selon les semaines pour ne pénaliser personne, et se modifient en fonction des activités entreprises. Coincées à la fin, je retrouve les photocopies du sujet de bac blanc que j’avais pondu et que je dois donner à toutes mes collègues pour info depuis le …?? Bref je suis très en retard. Le bac blanc est corrigé et rendu depuis longtemps.

A côté de mon beau cahier, il y a ce que je redoute le plus : les copies. 4 paquets : Les poèmes de mes 1ères L sur le thème de la guerre (après l’étude d’un extrait de Hope and Glory de John Boorman), déjà corrigés mais que je dois taper à l’ordi pour les afficher. 35 copies de 2nde : Comparaison entre deux documents photos, extraits de films. 24 expressions écrites de terminales STI : Est-ce normal de dépenser des sommes folles pour le confort de ses animaux domestiques. 13 expressions écrites de 1ère L sur les mariages arrangés par les parents. Ouf, finalement il n’y en a pas tant que ça. Environ 9 à 10 heures de travail, à répartir sur 4 jours c’est un peu plus de deux heures par jour. Mais j’ai aussi deux devoirs de BTS à préparer, car les conseils de fin de semestre ont lieu le 9 mai. Et les cours bien sûr. Je suis comme les élèves je fais toujours tout dans l’urgence, au dernier moment. Mais j’avais déjà ce « défaut » au lycée. Quoique je considère plutôt ça comme une qualité. Le stress me procure une énergie créative et productive sans pareil.

 

 

Bon je vais encore avoir des critiques. Je suis pas drôle, personne ne va me lire… C’est pas de ma faute, quand je pense à l’école et que je suis en vacances, j’arrive pas à être drôle. Promis, je ferai des efforts à la rentrée.

20/20 à ceux qu’ont eu la patience de lire jusqu’ici.

 

mardi, 25 avril 2006

REFLEXION

Depuis la nouvelle loi sur la retraite je me pose une question :

Quand j'aurai 65 ans, il y aura plein de profs du même âge. Pourra-t-on se croiser dans les couloirs du lycée à deux déambulateurs ?

J'en ai croisé un pendant les vacances dans une petite rue de village, c'est pas hyper maniable ! Heureusement il y a un ascenseur. Vu le nombre de profs, il faudra un certificat médical pour l'utiliser.

Par ailleurs le gouvernement est en train de faire une campagne de re-sensibilisation aux règles élémentaires d'hygiène en cas de grippe aviaire ou autre virus... Le minimum est parait-il d'utiliser des mouchoirs jetables, (ça va je suis dans la norme) et de les jeter dans des poubelles à clapets !!! Là, ça ne va plus. Il va falloir changer toutes les poubelles du bahut. Jamais le budget ne pourra supporter une telle dépense. Ca a déjà été la croix et la bannière pour obtenir des poubelles différentes pour les papiers et cartons à recycler, et on nous a dégoté des minuscules corbeilles à papier, que c'en est ridicule. Quant à la salle des profs sur les quatre pièces qui la composent, deux sont privées de grandes poubelles. C'est qu'on est incroyablement exigeants nous les profs !

Bon, pour finir dans la bonne humeur. L'autre jour j'ai regardé le DVD de Florence Foresti (excellente !) et franchement son personnage de Mme Pipeau, c'est exactement ma proviseure : la coiffure, les tics, le ton, le tailleur... J'espère qu'elle s'est déjà vue.

jeudi, 13 avril 2006

Grosse Fatigue

Certains chefs d'établissements vont se faire des ulcères à voir des attaques personnelles dans toute prise de position de principe contre telle ou telle mesure émanant du gouvernement. La mienne à la suite d'un entrefilet de notre section syndicale en bas d'un tract des parents d'élèves, nous a fait une réaction tsunamiesque. Tous les élus du CA convoqués alors que ce ne sont même pas eux les signataires ! On peut être syndiqué, ne pas être membre du conseil d'administration et avoir son mot à dire !

Sinon on a joué sur les mots pendant une réunion de langue de bois de 16 à 17. A force de vouloir un discours unique, les gens ne se comprennent plus.

Je me sens très fatiguée ce soir, peut-être à l'idée des 16 copies que je dois encore corriger. Je les ai promises pour demain à mes BTS. Heureusement le thème est intéressant (il manquerait plus que non, c'est moi qui choisis les sujets !).

Pour combien de temps encore ? Puisqu'on va nous imposer un "conseil pédagogique" dès septembre alors que Fillion avait soi-disant accepté de retirer cette ineptie totalitaire de sa réforme. Ils décideront, nous bosserons.

Voilà tout pour ce soir, bonne nuit sans cauchemar.

mardi, 11 avril 2006

Conseil Pédagogique

Pourquoi j'ai choisi d'être prof :

Pour ne pas être comme certains profs que j'ai eus au lycée et collèges, mais pour être ou essayer d'être aussi bien que d'autres que j'ai eus également. Parce que j'étais sûre de ne pas être sans arrêt coachée par un patron. Je voulais être libre d'innover, trouver une manière personnelle de faire passer le programme. Adapter aux élèves tous les ans différents des méthodes, des contenus.

C'est Fini !

Un Conseil Pédagogique va décider pour nous. Méthodes, exercices, évaluations... Beaucoup moins de travail finalement, mais tellement d'ennui, d'uniformité. Pourvu que je ne sois pas choisie ! A-t-on le droit de refuser ? Toutes ces heures de travail qui ne provoqueront que ressentiments de la part des collègues, seront-elles rémunérées.

Pour l'instant c'est flou, je vous raconterai.

lundi, 10 avril 2006

Depuis la fin du blocage

Dans mon lycée la grève des élèves n'a duré qu'une semaine. Bien sagement, mais déçus, ils sont revenus en classe. Avec une énergie cependant qu'on ne sent pas les jours de rentrée de petites vacances. Je crois qu'en décidant eux-mêmes de se priver de cours, ils en ont du même coup ressenti la nécessité. Les parents sont inquiets des pressions subies pendant cette semaine par leurs enfants. Représailles, pas représailles ? A mon avis aucune que l'on puisse prouver matériellement. Mais la pression psychologique est là. Solidaires avec le CPE nos CPE ? Ah, elle était facile celle-là ! Personnellement je ne crois pas que l'infantilisation ou le mépris soit une réponse adéquate.

Côté profs au moins dans cette ambiance d'habitude ouatée du consensus mou et du politiquement correct, certains se sont exprimés plus ou moins spontanément, agressivement, calmement. Une collègue a disjoncté et aidé des élèves a enjamber les grilles (hautes et relativement dangereuses) pendant la seule journée où le blocage a été non filtrant. Comme si une heure en moins détruisait toutes vos chances de réussite au bac... D'ailleurs même une semaine, ou deux, ou trois ???? Quand un élève est malade, lui prédit-on a coup sûr l'échec, et lui conseille-t-on d'arrêter tout de suite son année ? C'est pourtant l'idée que les media coachés par le gouvernement ont relayée pour décourager nos élèves rebelles.